Le quotidien d'une femme algérienne émigrée clandestine en Espagne, au cœur du monologue Maya de la coopérative algérienne de théâtre Mosaïque, a subjugué le jury de la 14e édition du Festival international de théâtre d'El Bugâa, qui s'est tenue du 27 mars au 4 avril à Oumdourman au Soudan, avec la participation de plusieurs pays arabes, dont la Jordanie, la Libye, l'Egypte, les Emirats arabes unis et le Soudan. Maya a raflé six prix majeurs, dont le Grand Prix, a annoncé samedi passé le directeur de communication du Théâtre national algérien (TNA), Benbrahim Fethennour à l'APS. Ecrit et mis en scène par Hichem Boussahla, Maya a remporté six prix sur les dix que compte le Festival, dont ceux de la meilleure mise en scène, du meilleur texte, de la meilleure scénographie et des meilleurs effets sonores. Organisé par le ministère soudanais de la Culture, le Festival international de théâtre d'El Bugâa est lancé chaque année à l'occasion de la Journée mondiale du théâtre, célébrée le 27 mars dans le monde. La 14e édition du Festival était organisée sous le thème «Le théâtre pour tous les Soudanais». Il est à souligner que Maya est une production exceptionnelle, tant par sa fraîcheur, la puissance du texte que la fluidité de la mise en scène, qui a convaincu le jury du festival grâce à la qualité de la thématique et du jeu de la comédienne Souad Janati, qui a su marier danse, chants et paroles pour raconter les déboires des émigrants clandestins. Il est à souligner que loin de tomber dans le pathos et le désespoir, le monologue relate l'histoire tragi-comique de cette jeune algérienne passionnée de Flamenco qui décide, pour réaliser son rêve de briller sur les plus prestigieuses scènes ibériques, d'émigrer clandestinement en Espagne. Mais face la réalité du quotidien d'une sans-papiers dans un pays étranger, elle vivra moult déboires, pour essayer de survivre, donnant lieu à des situations où l'humour côtoie le cynisme dans le jeu dynamique et performant de Souad Janati. La jeune comédienne offre sur scène une véritable performance artistique digne du spectacle vivant dans la tradition du «Théatre d'El Fordja». Elle séduira le jury, aussi bien par ses talents de comédienne, que par ses talents de chanteuse et de danseuse de Flamenco au sang chaud. Un véritable One woman show où elle a su créer une relation interactive avec le public donnant ainsi un véritable souffle de fraicheur à la représentation. Ainsi, Maya loin d'être un lamento sur le dur quotidien des sans-papiers, situation plus dure pour les femmes, est une véritable leçon d'espoir face aux épreuves de la vie sublimée par la comédienne Souad Janati. C'est tout naturellement que la comédienne aux multiples talents à remporté le Prix de la meilleure interprétation féminine de la manifestation. Produit en 2013 par la coopérative de Sidi Bel Abbès, Maya, écrit en arabe algérien, avait remporté la même année le Prix Kelthoum du meilleur spectacle au Festival national de la production théâtrale féminine d'Annaba. Il est à noter que dans le cadre de la participation des productions théâtrales algériennes dans les festivals internationaux, El Maoukouf 80 (Le Prévenu 80), création de la troupe théâtrale Milev 86 de Mila, participe à la compétition au 9e Festival arabe de théâtre de Douz, au sud de la Tunisie, qui se poursuit jusqu'au 9 avril prochain rapporte l'APS. Cette œuvre du dramaturge saoudien Abbas El-hayek, mise en scène par l'Algérien Zerrouk Nekaâ, relate la résistance acharnée d'un prévenu soumis à un interrogatoire musclé afin de lui extirper des aveux sur des «délits» que lui considère comme des «droits légitimes».