La question du Sahara occidental connaîtra-t-elle prochainement de nouveaux développements ? C'est ce que croient savoir les responsables sahraouis. Selon le représentant du Front Polisario, M. Ahmed Boukhari, cette question pourrait entrer dans une «phase décisive» au Conseil de sécurité en 2015, dans une déclaration faite hier, à l'agence de presse algérienne APS, en réaction au nouveau rapport du Secrétaire général de l'ONU sur la question sahraouie. Dans ce rapport, qu'il présentera jeudi prochain au Conseil de sécurité, le chef de l'ONU a indiqué que le Conseil devrait se réunir en octobre 2014 pour une première évaluation de la démarche de l'Envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross, entreprise dans le cadre du processus de négociations basé sur des consultations bilatérales et des navettes diplomatiques, comme il a invité les deux parties au conflit à «s'engager sérieusement» sur deux questions fondamentales que sont «le contenu de la solution politique et la forme de l'autodétermination» pour le dossier sahraoui. Mais si aucun progrès ne se réalise avant avril 2015, M. Ban Ki-moon a avancé que les membres du Conseil de sécurité devraient alors procéder à une «révision totale» du cadre du processus des négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Pour le représentant sahraoui, cela signifierait que «le chef de l'ONU ferait assumer au Conseil de sécurité une lourde responsabilité. Cette responsabilité incombe entièrement de l'ONU pour aller de l'avant et résoudre définitivement le dossier sahraoui, dernier cas de colonialisme en Afrique. Le cas échéant, l'organisation onusienne se doit de reconnaître son échec et jeter l'éponge et ouvrir, par conséquent, les portes à l'inconnu dans une région qui a besoin de paix, de stabilité et de certitude pour son avenir». «Ban Ki-moon a dit, d'une manière explicite, qu'il pourrait alors engager le Conseil de sécurité à réviser le cadre des négociations que cet organe de décision de l'ONU avait défini en 2007 à travers sa résolution 1754», selon le représentant sahraoui. En conséquence, commente M. Boukhari, la question du Sahara occidental pourrait, alors, entrer dans une «phase décisive» au Conseil de sécurité dès avril 2015. Concernant l'observation faite par le Secrétaire général de l'ONU dans laquelle il a tenu à rappeler au Conseil de sécurité que le dossier du Sahara occidental est un problème de décolonisation, le représentant sahraoui a salué cette «clarification» telle que faite par Ban Ki-moon dans la mesure où ce dernier «rappelle une vérité que le Maroc cherche constamment à occulter». M.N.