Au dernier jour de la campagne électorale pour la présidentielle de 2014, Ali Benflis a vite réagi au communiqué de la direction de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika. «Les partisans du statu quo continuent à œuvrer dans le sens de violenter la souveraineté populaire», a d'emblée déclaré le candidat indépendant, dès sa prise de parole lors d'un meeting organisé dans la salle omnisports de Rouiba, devant une forte présence. Fustigeant ainsi ceux qui mènent la campagne du président sortant, l'ex-Chef du gouvernement met en évidence les visées de telles accusations. Pour lui, il s'agit de «réunir toutes les conditions pour voler la volonté populaire afin de sauvegarder la politique de l'impunité», ajoutant que l'objectif n'est autre que celui «d'instaurer un Etat de non-droit et de non-loi». Sur sa lancée, Ali Benflis dénoncera l'actuel gouvernement qui s'est transformé, répétera-t-il, en comité de soutien pour la candidature d'Abdelaziz Bouteflika. «C'est une honte», criera Benflis, pour «un gouvernement qui veut instaurer une présidence à vie». Insistant ainsi sur le risque de fraude à l'occasion du scrutin présidentiel qui se déroulera jeudi prochain, Ali Benflis déclare s'adresser «au sens de la responsabilité de ceux qui sont appelés à veiller sur les institutions de l'Etat». «Je veux qu'ils se comportent comme des vigiles de la légitimité», dira-t-il. Et de soutenir que «la transparence des élections est la seule garantie de la stabilité d'un pays». A ce propos, le candidat à la magistrature suprême fera l'effort pédagogique d'expliquer la teneur de quelques articles de loi relatifs au déroulement d'un scrutin. Après avoir répondu aux accusations du staff du président sortant, Ali Benflis n'a pas manqué de lancer un appel à ceux qui hésitent à aller voter. Il a exhorté, dans ce sens, les Algériens à voter en dépassant l'idée selon laquelle les jeux sont faits d'avance. Mais visiblement agacé par le communiqué-accusation de la direction de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika, l'orateur revient à la charge pour expliquer cela par «le désespoir» qui aurait gagné l'autre bord. «Je ne mène pas des batailles de marge», fulmine Benflis. Ce dernier, qui dit «ne jamais baisser le niveau», clame que «les Etats sont dirigés par des valeurs et pas par des plaisanteries». L'ex-chef du FLN répond aussi à l'accusation selon laquelle il serait l'instigateur de «la fitna de Ghardaïa» en signalant qu'il a été sur les lieux «sans la moindre garde rapprochée». Ali Benflis a par ailleurs dénoncé «la volonté d'impliquer l'Armée nationale populaire dans des calculs liés au déroulement de cette consultation électorale». A. Y.