Louisa Hanoune, candidate du Parti des travailleurs (PT) à la présidentielle 2014, se voit deuxième au classement final des six postulants à la magistrature suprême. C'est ce qu'elle a clairement déclaré, hier, au cours d'une conférence de presse, tenue au siège du parti à El Harrach, afin de présenter le bilan de la campagne électorale qui l'a menée dans les quatre coins du pays. À l'occasion, Louisa Hanoune n'a pas ménagé Ali Benflis, candidat indépendant, coupable, à ses yeux, d'une multitude de griefs et de maladresses politiques. Dans sa charge contre Ali Benflis, la candidate du PT n'a guère mis de gants en qualifiant son passage à la tête du gouvernement de «la pire des périodes qu'a connue l'Algérie ces dernières années sur tous les plans». Elle a aussi reproché aux partisans d'Ali Benflis une intention d'appeler à une intervention étrangère en cas de défaite à l'issue du scrutin présidentiel de jeudi prochain. Mme Hanoune dénoncera, dans ce sens, l'intention de l'ex-Chef du gouvernement, à «proclamer sa victoire avant même l'opération du dépouillement officiel (...) Et annoncer, dans la même logique, un gouvernement parallèle comme cela s'était déjà produit en Côte d'Ivoire et au Kenya». Et c'est pour cela que la secrétaire générale du Parti des travailleurs appelle les institutions de l'Etat à s'autosaisir suite à de tels agissements qu'elle qualifie de «terrorisme». Sur sa lancée, Hanoune a accusé Benflis de recourir à la méthode «baltagia» pour perturber ses meetings à Khenchela et Batna. Dans ses attaques, la candidate n'a pas épargné Ali Benouari, dont la candidature n'a pas été validée par le Conseil constitutionnel. Celui qui s'est rangé dans le camp Benflis est qualifié par la conférencière d'aventurier. Louisa Hanoune révèle que Benouari aurait «proposé ses services à la direction de campagne de Bouteflika qui les a refusés avant de rejoindre par la suite le camp de Benflis». Louisa Hanoune s'est attaqué à Tahar Belabbès, officiellement meneur du mouvement des chômeurs dans la wilaya de Ouargla. Pour l'oratrice, ce dernier serait l'instigateur de la tentative de perturber le meeting qu'elle avait animé la veille et au cours duquel des «slogans séparatistes ont été entendus». La perturbation n'était pas majeure, se défend le chef du PT, qui émet des soupçons quant aux accointances de ces «animateurs» avec des ONG occidentales toujours à la manœuvre. Sur ce terrain, Louisa Hanoune a critiqué le travail de certains médias étrangers dont des «chaînes de télévision montrant, ces derniers jours, une Algérie en état de guerre». Mme Hanoune citera France24 et LCP. À propos de la déclaration du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, lors de la visite du ministre espagnol des Affaires étrangères, Louisa Hanoune a exprimé son opposition à cette audition. À propos de sa campagne, elle a indiqué que «nous avons enregistré une adhésion massive de la population à nos idées, grâce à des militants engagés et civilisés qui ont fait usage d'une argumentation et d'une pédagogie politique extraordinaire». Sur le coût de la campagne, elle a expliqué que «c'est encore tôt dans la mesure où la partie n'est pas encore terminée». Elle a évalué cependant ce coût aux environs de 3 à 3,5 milliards. A. Y.