Karima Mokrani Dès les premières heures de la matinée de jeudi, les membres de la Commission de surveillance de l'élection présidentielle, du 17 avril 2014, représentants les six candidats, se sont présentés au Cpva (à quelques mètres du siège de la wilaya d'Alger) pour l'entame de leur travail. Aucune tension ou moindre animosité n'est perceptible dans les lieux ou sur les visages. Bien au contraire, tout à l'air de fonctionner normalement et dans une parfaite entente entre les représentants des candidats. Aux environs de 9 heures, la commission a lancé un appel pour une sortie dans deux centres de vote : le lycée Emir Abdelkader, pour la commune de la Casbah, et un autre centre à la rue Khelifa Boukhalfa. Une sortie effectuée en compagnie des journalistes. À leur arrivée dans ces centres, les membres de la commission ont constaté que le nombre de surveillants dans chaque centre ne dépassait pas les trois, alors qu'ils devraient être cinq. «Nous avons constaté qu'il n'y a pas plus de trois représentants candidats dans chaque centre. Nous avons toutefois demandé à ceux qui sont présents d'exercer leur travail normalement. C'est une mission qui leur a été confié et ils doivent la remplir convenablement», a affirmé Fateh Boutbik, le président de la commission, lors du premier point de presse, tenu au siège de la commission, juste après son retour des deux bureaux cités. Par ailleurs, a indiqué la même source, des recours sont parvenus à la commission des wilayas de Mostaganem, Bouira, Tizi Ouzou, Batna, El Tarf et Khenchela. À Mostaganem, des responsables de centres de vote ont refusé l'accès à des surveillants pour cause de non port des badges. Ce qui est considéré comme chose normale. En revanche, à Bouira, et plus précisément à Saharidj et M'Chedellah, les recours ont porté sur l'attaque de centres de vote et saccage d'urnes. «Nous avons averti la commission de supervision et nous sommes intervenus pour remettre de l'ordre.» Même scénario dans un centre de vote de la commune Ath Azzi, dans la daïra d'Ighil Ali (Béjaïa) et même réaction de la commission. À Tizi Ouzou, c'est le candidat Ali Fawzi Rebaïne qui s'est plaint des partisans du candidat Bouteflika, les accusant de poursuivre la campagne en dehors de la période légale et d'orienter les électeurs dans leur choix de vote au profit du candidat Bouteflika : «Nous avons transmis le recours à la commission de supervision et nous avons demandé à ce que ces pratiques s'arrêtent pour le bon déroulement du scrutin.» Même plainte de la part des partisans du candidat Ali Benflis, dans la commune de Djezzar, à Batna. «Des partisans du candidat Benflis se sont plaints du P/APC de Djezzar et de ses vice-présidents, les accusant de dire aux électeurs de voter pour le candidat Bouteflika», rapporte Boutbik. À El Tarf, ce sont les partisans du candidat Bouteflika qui se sont plaints de ceux du candidat Benflis, suite à des tentatives de ces derniers de convaincre les électeurs de ne pas voter pour le président candidat. À Khenchela, dans la commune de Tamra, un chef de centre a été accusé d'avoir été pris en flagrant délit de bourrage des urnes. «Nous sommes intervenus par le biais de la commission de wilaya et une enquête est ouverte. Nous avons aussi demandé à la commission de supervision du scrutin de faire de même en ouvrant une autre enquête le plus rapidement possible. Nous attendons le résultat», indique le président de la Commission de surveillance de l'élection présidentielle. Juste après ce point de presse, l'équipe a repris son travail de suivi de l'opération, en contactant ses relais dans les wilayas. «Nous veillons à ce que le scrutin se déroule dans la transparence totale. Nous avons donné des consignes à tous nos collaborateurs de suivre l'opération jusqu'au dépouillement des bulletins.» K. M.