Hasna Yacoub Dans une conférence de presse qu'il a animé pour donner les résultats préliminaires de l'élection présidentielle du 17 avril, Tayeb Belaïz a commencé par expliquer que le ministre de l'Intérieur et selon la loi, donne les résultats préliminaires sur le territoire national et que le vote de la communauté algérienne à l'étranger sera collecté et traité par une commission qui communiquera les résultats directement au Conseil constitutionnel. «Ce sera le Conseil constitutionnel qui donnera, après validation, les résultats définitifs de l'élection présidentielle» a expliqué le ministre. Ainsi et selon les chiffres officiels, sur les 22 880 678 d'Algériens inscrits (en Algérie et à l'étranger), il y a 21 871 393 inscrits sur le territoire national. 11 307 478 de citoyens ont accompli leur devoir de vote, dont 10 220 029 de voix exprimées. Ce qui représente un taux de participation nationale de 51,70%. Dans le détail, Abdelaziz Bouteflika a remporté l'élection avec 8 332 598 de voix, représentant un taux de 81,53%. Il est suivi en deuxième position par Ali Benflis, qui a récolté 1 244 918 des suffrages exprimés représentant un taux de 12,18%. Le plus jeune candidat, Abdelaziz Belaïd, est arrivé en troisième position avec 3,36% (343 624 voix), suivi de la députée Louisa Hanoune avec 1,37% (140 253 voix), puis de Ali Fawzi Rebaïne avec 0,99% (101 046 voix) et en dernier Moussa Touati avec 0,56% (57 590 voix). Il faut souligner que le score de l'ensemble des candidats est en recul par rapport aux résultats de 2009. Même le taux de participation est en recul. Et à ce propos justement une question a été posée au ministre de l'Intérieur sur l'importance de l'abstention lors de l'élection du 17 avril. Pour M. Tayeb Belaïz, il s'agit-là d'un phénomène mondial qui touche l'ensemble des pays dans le monde et pas seulement l'Algérie «il y a un rejet de la politique et il faudrait recourir aux experts pour expliquer ce phénomène». Il ajoutera cependant que le taux de 51,7% reste très «correct» si on prend en considération le fait que «l'Algérie passe par une conjoncture exceptionnelle avec tout ce qui se passe aux frontières, au Sud, le printemps arabe ou encore les mains de l'étranger qui tentent de déstabiliser le pays». Questionné sur les incidents enregistrés le jour du scrutin dans certaines régions du pays, le ministre a déclaré que «l'élection présidentielle de jeudi s'est déroulée dans de bonnes conditions. Les quelques incidents mineurs enregistrés dans certaines régions n'ont pas eu un impact sur le déroulement du processus électoral». Revenant «aux menaces» qui auraient été émises par certains candidats qui crient à la fraude, le ministre de l'Intérieur a tenu à préciser, avant de répondre, qu'il ne visait aucun candidat personnellement. «De manière générale, il est connu que dans une compétition, le gagnant affiche sa satisfaction alors que le perdant crie au scandale. C'est la nature humaine. J'ai déjà déclaré que selon les articles de loi, l'administration est tenue d'être neutre et de traiter l'ensemble des candidats sur le même pied d'égalité. Je me suis engagé personnellement à veiller sur la netteté, la transparence et la régularité du scrutin», a dit le ministre de l'Intérieur avant d'inviter les contestataires à demander n'importe quel PV de n'importe quel bureau de vote : «Nous avons en notre possession l'ensemble des PV des bureaux de vote qui ont été d'ailleurs affichés. Ceux qui veulent avoir un PV peuvent le demander.» Mieux. Le ministre dit qu'«il y a deux commissions, dont une composée des représentants des partis. Les commissions sont présidées par un juge qui par la force de la loi est neutre. Personnellement je saluerai le génie de la personne qui réussira à frauder avec autant d'instruments de contrôle». Face à la menace d'occuper les rues, de manifester pour dénoncer la fraude, le ministre répond que «les lois de la Constitution font obligation à l'Etat de protéger les citoyens et leurs biens. Personne, quel qu'il soit ou quel que soit son rang, n'a le droit de transgresser les lois de la République». Après ce rappel des lois, Tayeb Belaïz a estimé que les paroles prononcées durant la campagne électorale, l'ont été dans le feu de l'action, sous l'effet de la frénésie de la campagne électorale : «Je pense que les paroles ont dépassé la pensée.» A propos des partis qui ont appelé au boycott ou encore les mouvements qui ont été hostiles à un quatrième mandat pour le président Bouteflika, Tayeb Belaïz a juste précisé que ces derniers «ont le droit de s'exprimer. Nous sommes une démocratie et les lois de la République protègent toute personne qui s'exprime dans le respect de ces lois». Avant de conclure sa conférence de presse, Tayeb Belaïz a tenu à appuyer, «le peuple a choisi en toute liberté, sans aucune pression et dans un climat de transparence et de neutralité, son président». H. Y. Le Scrutin du 17 avril par les chiffres - Nombre d'électeurs inscrits (membres de la communauté nationale à l'étranger inclus) : 22 880 678 - Nombre d'électeurs inscrits au niveau des 48 wilayas : 21 871 393 - Nombre de votants à travers 48 wilayas : 11 307 478 - Nombre de voix exprimées : 10 220 029 - Taux de participation national : 51,70% - Nombre de bureaux de vote : plus de 50 000 - Nombre de centres de vote : 11 000