La Croatie et la France sont les deux équipes à battre, à partir de ce vendredi, au Mondial de handball ; la première comptant sur son public pour compenser une cascade de blessures et la seconde sur la dynamique enclenchée aux jeux Olympiques pour toucher un nouveau sommet. Sur le papier, les Croates ont une occasion inespérée d'effacer leur contre-performance des jeux de Pékin, terminés au pied du podium, mais le mauvais sort menace de les empêcher d'en profiter. Depuis l'été, le sélectionneur Lino Cervar a été confronté à une série de mauvaises nouvelles : retraite de Mirza Dzomba, forfait sur blessure de Davor Dominikovic, opération aux abdominaux de Pero Metlicic... Autant de pépins qui ressemblent à des broutilles par rapport aux ennuis d'Ivano Balic, la super-star dont la Croatie ne peut pas se passer. Officiellement, le génial demi centre est remis, depuis peu, d'une blessure au dos, mais avec une période de rodage ultracourte, il est peu probable qu'il soit à 100% au moment d'affronter la Corée du Sud en match d'ouverture à Split. Balic et ses coéquipiers, qui ont tout de même remporté les deux matches de préparation face à la Russie et à la Slovénie, ont encore une dizaine de jours pour panser les dernières plaies lors d'une première phase au suspense limité. La pression est particulièrement forte, car personne en Croatie n'a oublié le fiasco de l'Euro 2000. Alors champions olympiques en titre, les joueurs au maillot à damier avaient échoué à la sixième place, avec une conséquence dramatique à la clé, la non-participation aux Jeux de Sydney. Les Français, eux, sont en pleine forme et se présentent au Mondial avec dix champions olympiques, dont tous les joueurs majeurs, à l'exception, importante, du pivot Bertrand Gille, qui a souhaité marquer une pause internationale. Les Tricolores affirment n'avoir rien perdu de leur esprit de conquête pour une raison simple : seulement cinq des seize sélectionnés ont déjà été champions du monde, en France en 2001. Les rendez-vous post-olympiques sourient souvent aux équipes qui ont une revanche à prendre. Outre la Croatie, c'est le cas aussi de l'Allemagne, championne du monde en titre chez elle en 2007, mais éliminée dès les poules à Pékin, et de la Suède, l'ancienne grande nation, qui veut mettre un terme à sa traversée du désert. L'Espagne, médaillée de bronze à Pékin, le Danemark, champion d'Europe en titre, voire la Russie et la Pologne sont les autres équipes à suivre dans la course au podium, à laquelle les nations non européennes auront du mal à se mêler, même si la Tunisie, l'Egypte et la Corée peuvent créer ponctuellement la surprise. Les grands absents sont les Islandais, médaillés d'argent à Pékin, qui n'avaient pas réussi à décrocher leur billet pour le Mondial (avant les JO).