Les soldes sont une occasion unique d'acheter des vêtements et des articles ménagers qui restent inabordables le restant de l'année. Un décret exécutif, adopté dans la perspective de réglementer l'activité, stipule que «les ventes en solde sont réalisées durant les périodes comprises entre les mois de janvier et février pour la saison hivernale et les mois de juillet et août concernant la période estivale». Même si la direction du commerce de la wilaya d'Alger a mis les bouchées doubles depuis l'adoption du texte pour maîtriser l'opération, les choses ne semblent pas évoluer dans le sens souhaité par les pouvoirs publics. La parenthèse soldes va commencer à Alger dans deux jours. Elle prendra fin le 28 février 2009. C'est une opportunité pour les ménages d'acheter ce dont ils ont besoin. Toute une machine est mise en branle pour attirer des clients. Des affiches en gros caractères et très colorées signalent les soldes. Les offres spéciales se multiplient. Effet immédiat : les passants s'arrêtent aux seuils des magasins et lisent le message sur les vitrines. L'opération n'est pas sans générer des questions. Y a-t-il vraiment une baisse des prix ? C'est l'interrogation qui revient, naïvement, sur les lèvres des consommateurs. Ces derniers refusent manifestement ce marché de dupes. On ne croit pas à une supposée baisse des tarifs. L'objectif des vendeurs à travers cette opération de soldes est d'écouler les stocks. «Nous attendons toujours cette période de soldes et nous sortons surtout les invendus de l'année dernière. Les clients affluent toujours en masse pendant les premiers jours pour avoir une marge de choix», lance un vendeur de vêtements hommes à la rue Ferroukhi, ex-Richelieu à Alger. «Il ne faut pas se précipiter dès qu'on voit afficher soldes. C'est souvent une stratégie pour attirer les gens. La marchandise est souvent ancienne. Les articles ne sont plus une tendance car issus d'anciennes collections», note un jeune déçu par l'offre. Certains acheteurs évoquent la question relative aux prix. Ils estiment qu'ils ne sont pas vraiment soldés. Le propos n'est pas dénué de vérité dans la mesure où il y a des gens qui ont pu acheter des vêtements et des articles à des tarifs réduits. Des citoyens, se déclarant au parfum de cette «bourse», concluent que «les pourcentages de remise affichés dans les vitrines ne s'appliquent réellement qu'à un petit nombre d'articles. La plupart des stocks ne sont proposés qu'à dix ou quinze pour cent». A. Y.