Les "soldes" sont pratiqués d'une marnière anarchique dans la capitale de l'ouest du pays où aucune règle n'est respectée dans cette opération pourtant réglementée depuis 2006, date de la promulgation de la loi relative à cette vente promotionnelle. En dépit de campagnes menées par la Direction du commerce en 2007 pour sensibiliser les commerçants au respect des périodes de vente en "soldes" et les conditions définies par le décret exécutif de 2006, une grande majorité de commerces semble ne pas se soucier de la réglementation en vigueur. Cette loi stipule que chaque commerçant ou société étrangère bénéficiant du droit algérien, avant de procéder à cette vente, dépose une demande auprès de la Direction du commerce de la wilaya, pour obtenir une autorisation. Le dossier comporte la liste des produits devant être soldés et les réductions pratiquées sur les anciens prix. Selon les informations recueillies auprès de la Direction du commerce, les services concernés n'ont reçu que deux demandes depuis l'annonce de l'opération des soldes pour l'hiver, lancée le 18 janvier et qui s'achèvera le 21 février. Deux autorisations ont été accordées à deux commerçants dont un spécialisé dans la vente de chaussures de fabrication locale et étrangère. Le responsable du bureau de wilaya de l'Union générale des commerçants et artisans algériens considère que ce décret intervient pour réglementer l'opération de vente en solde, qui profite, à la fois, aux commerçants et aux clients, ajoutant que ceci implique la consécration d'une culture des soldes chez les commerçants, eu égard à leur nombre limité ne représentant que 20 % de l'ensemble des commerçants de la wilaya d'Oran, qui ont entamé cette opération. Il a préconisé, dans ce sens, d'intensifier les campagnes de sensibilisation pour expliquer aux commerçants que cette opération n'est nullement obligatoire et que celui qui l'adopte doit respecter la loi en vigueur. Cette opération est purement commerciale et s'inscrit dans les pratiques en vogue de par le monde, mais qui s'est avérée indispensable pour l'écoulement des stocks de marchandises pour étendre le champ de la concurrence afin de faire face au monopole, a-t-il dit. Toutefois, le nombre des commerçants qui pratiquent les soldes reste dérisoire comparativement avec ceux qui sous-estiment cette opération sous prétexte que le problème de mévente ne se pose pas, notamment dans les périodes fixées pour la pratique des soldes, a-t-il fait remarquer, soulignant que la majorité des produits proposés dans les commerces ne sont pas facturés, chose qui ne permet pas au commerçant d'opter pour les soldes. Des commerces situés au centre-ville d'Oran et ceux en activité dans les quartiers et les marchés, à l'instar du souk de hai "Medina Djedida" et certaines grandes surfaces, ont procédé, depuis l'annonce officielle de la période d'hiver, à des soldes, affichant des écriteaux annonçant des réductions oscillant entre 40 et 50 %. D'autres commerçants ont préféré fixer un prix unique de 1.000 DA/l'article pour l'ensemble des produits faisant l'objet de soldes afin d'attirer une clientèle potentielle. Par conséquent, un grand nombre de citoyens ont pris d'assaut les commerces pratiquant des soldes, pour acquérir différentes marchandises à des prix réduits, sans pour autant connaître leurs anciens prix. Un citoyen a indiqué que les soldes appliqués par certains commerçants restent loin de celles en vigueur à l'étranger, les qualifiant de simples "duperies" commerciales. R.T