Le bilan de l'agression féroce de l'armée israélienne contre la bande de Ghaza a dépassé le seuil de 1 000 morts sans que les efforts diplomatiques entrepris depuis le début de la guerre, le 27 décembre dernier, aient réussi jusque-là à arracher un cessez-le feu immédiat. Pourtant, ces jours-ci, les consultations entre différentes parties se sont multipliées à la faveur des contacts et autres réunions, comme celle extraordinaire à laquelle a convié Doha les pays arabes, pour tenter d'arracher l'arrêt des hostilités armées. Un objectif de moins en moins évident avec le refus du chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, d'accepter les conditions fixées par Israël. «Malgré toutes les destructions à Ghaza, nous n'accepterons pas les conditions d'Israël en vue d'un cessez-le-feu car la résistance à Ghaza n'a pas été vaincue», a-t-il déclaré à l'ouverture des travaux de ce sommet exceptionnellement convoqué pour discuter de la guerre à Ghaza. De son côté, le négociateur israélien Amos Gilad est retourné au Caire, où il négocie avec les Egyptiens leur plan pour un cessez-le-feu, sans un «accord formel sur une trêve», rapportent les agences de presse. «Il y a un creux dans le processus jusqu'à samedi soir ou dimanche. On ne peut pas évoquer d'accord formel», a-t-il déclaré. Pour rappel, ce dernier est conseiller et il s'est entretenu deux fois en 48 heures avec le chef des services secrets égyptiens, Omar Souleimane. Les Israéliens ont fait part au médiateur égyptien de leur refus d'une trêve d'un an renouvelable, comme proposé par le Hamas. L'Egypte a fait savoir qu'elle plaiderait en faveur de ce point de vue. Joignant le geste à la parole, elle a demandé au Hamas de revenir au Caire pour de nouvelles discussions sur le plan égyptien à la lumière de «la réponse israélienne», a affirmé hier l'un des responsables du mouvement palestinien, Mohammed Nasr, à la télévision satellitaire arabe, El Jazira. Pour faire avancer la situation, d'autres pays tentent de faire des propositions. Depuis Moscou, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a appelé hier l'Iran et la Syrie à convaincre le Hamas d'accepter le plan proposé par l'Egypte en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza. «Nous envoyons les signaux adéquats aux représentants du Hamas et à ces Etats qui ont une influence sur lui, avant tout l'Iran et la Syrie.» Même le Brésil a tenté une méditation, la semaine dernière, entre les parties en conflit à travers son chef de la diplomatie, Celso Amorim, qui s'est rendu au Proche-Orient. Encore une fois, en vain… Hier aussi, les ministres arabes des Affaires étrangères réunis à Koweït ont adopté un appel à faire cesser «l'agression israélienne» dans la bande de Ghaza qu'ils vont soumettre à un sommet arabe prévu la semaine prochaine dans la capitale koweïtienne. Ils appellent également à la levée du blocus israélien imposé au territoire palestinien et à l'ouverture de tous les points de passage de la bande de Ghaza. Et de proposer, en outre, la mise en place d'un fonds de deux milliards de dollars pour la reconstruction de la bande de Ghaza où les destructions sont considérables après trois semaines d'offensive israélienne. M. C.