Plus de 500 Palestiniens ont perdu la vie depuis le début de l'agression israélienne contre la bande de Ghaza. La résistance palestinienne s'organise. Elle fait face et tente de mettre en échec l'offensive terrestre lancée par Tsahal, samedi dernier. Un communiqué de la branche militaire du Hamas a fait état, pratiquement dès le début des hostilités, de l'élimination de neuf militaires israéliens, alors que deux autres auraient été pris en otage. L'affrontement a eu lieu dans l'est de Ghaza. Un premier bilan israélien officiel faisait, quant à lui, mention de 30 soldats israéliens blessés depuis le début du lancement de l'offensive terrestre. Après la guerre tout court, la guerre des communiqués a pris place. Il faut toutefois relever et se rendre à l'évidence que la reconnaissance par Tsahal d'autant de blessés parmi ses troupes, signifie que la résistance palestinienne aux envahisseurs israéliens est farouche. L'offensive terrestre de l'armée israélienne ne sera ni une sinécure, encore moins une promenade de santé. L'Etat hébreu le sait. L'offensive déclenchée depuis samedi et les bombardements qui ciblent la bande de Ghaza, programmés pour quelques jours, sont déjà rentrés dans leur seconde semaine. L'objectif avoué par le gouvernement israélien de faire taire les tirs de missiles et de roquettes de la résistance palestinienne contre les villes israéliennes, n'a pas atteint son objectif. «L'armée israélienne a l'intention de prendre le contrôle des secteurs d'où sont tirées les roquettes depuis plusieurs mois», a déclaré samedi dans un communiqué la présidence israélienne du conseil. Les résultats sur le terrain sont tout autre et confirme l'agression aveugle de l'armée israélienne. Vingt-trois civils palestiniens ont été tués dans la journée d'hier dans la bande de Ghaza. Vingt d'entre eux ont trouvé la mort dans le nord suite aux tirs et aux raids menés par l'armée de l'Etat hébreu à l'endroit même d'où a été lancée l'offensive terrestre samedi. Selon des sources militaires israéliennes, leurs forces ne se seraient heurtées qu'à une faible résistance. Lorsque l'on prend des civils pour cible pour les tirer comme des lapins, il va de soi qu'il ne peut y avoir de résistance. Vaincre sans péril revient à triompher sans gloire. Tsahal semble avoir fait de cet adage son porte-flambeau. Avant que le Hamas ne se soit mis en scène, il a affronté un peuple aux mains nues. La résistance palestinienne ne l'entend plus de la même oreille et semble prête à rendre coup pour coup à une armée surpuissante qui bénéficie de l'appui sans faille américain. «J'ai été encouragé par la position du président américain G.W.Bush qui m'a dit que nous devions non seulement nous assurer que le Hamas cesse ses tirs de roquettes, mais aussi qu'il ne sera pas sûr de recommencer dans le futur», a souligné hier le Premier ministre israélien, Ehud Olmert. Moushir El Masri, un haut responsable du Hamas, a tenu à préciser que cet objectif était encore loin d'être à portée de main, ou plutôt de fusil. «L'ennemi n'a pas réussi à atteindre ses objectifs, et la résistance, avec le peu de moyens dont elle dispose, l'a surpris», a affirmé le leader palestinien. Les brigades Azeddine Al Qassam, qui attendent de pied ferme les militaires israéliens dans les combats au sol, sont catégoriques: «Le temps montrera à quel point Ehud Barak a été stupide en décidant d'une opération terrestre à Ghaza.» Le temps, la communauté internationale en use à sa guise même si les appels au cessez-le-feu immédiat pleuvent de toutes les capitales du monde. D'Oslo, de Stockholm, de Moscou, de Berlin ou de Londres, la préoccupation est la même. «C'est un moment très dangereux. Le monde exprime sa grande inquiétude», déclarent unanimement les diplomates de nombreuses puissances. Mais c'est certainement d'Istanbul que nous parvient l'appel qui illustre, le mieux, la tragédie que vit la bande de Ghaza: «Arrêtez le massacre! La Palestine se meurt!» Sans commentaires.