Ça y est, l'Algérie est entrée dans le monde de la 4G, mais par la petite porte. Pour l'heure, on en est encore au téléphone filaire. Algérie Télécom (AT) a lancé, jeudi dernier, la commercialisation de sa nouvelle offre Internet haut débit 4G LTE, qui devra desservir les zones non encore couvertes par l'Adsl. Mais les deux offres qu'AT propose, avec comme argument de vente un routeur et une SIM 4G gratuits, s'adressent aux entreprises des 48 wilayas, dans une première phase. Les particuliers, eux, devront attendre le deuxième semestre de l'année pour pouvoir bénéficier de ces offres, qui seront enrichies et diversifiées, promet-on. Evidemment, AT affiche sa satisfaction considérant qu'elle a attient un de ses objectifs qui est de «moderniser et développer un réseau national de très haut débit dense, performant et de haute qualité». Pour le P-dg d'Algérie Télécom, Azouaou Mehmel, l'objectif de la mise en œuvre de la première phase de déploiement de la 4G LTE est «de répondre à la demande croissante en matière de haut et très haut débits, et de consolider le positionnement d'Algérie Télécom en tant que leader technologique». Pour autant, bien que la 4G promette de sécuriser les accès filaires des clients professionnels et répondre à des besoins spécifiques en matière d'accès au très haut débit, pourrait-on dire que l'Algérie est entrée dans l'ère de la communication moderne quand on ne peut même pas payer la facture de la connexion par Internet ? A quoi nous servira donc la sécurisation des accès filaires si on ne peut l'exploiter pour les payements et les achats en lignes ? De plus, comment peut-on parler de mise en phase avec les évolutions et les avancées technologiques quand on a tant de retard qui a commencé avec la 3G, se confirme avec la 4G fixe et se poursuit avec la conjugaison au futur de toutes les réalisations devant permettre de le combler un tant soit peu ? On nous dit que plus de 53 000 km de fibre optique ont été déployés jusqu'à aujourd'hui à travers le territoire national, mais le programme porte sur la pose de 200 000 km qui est toujours en cours de réalisation. Promesse est faite que toutes les localités de plus de 1 000 habitants seront raccordées au réseau téléphonique avec des supports à fibre optique. Sauf que dans la réalité présente, les fils de téléphone, dans les villes, continuent de pendouiller aux poteaux, donnant une image des plus déplorables de nos rues et les liaisons téléphoniques sont toujours aussi hasardeuses. Les récriminations des internautes algériens se plaignant de la lenteur de la connexion et de ses coupures intempestives n'ont pas changé ni diminué. Quant à aller réclamer de meilleures prestations, il vaut mieux s'armer de patience et de sang froid, car, derrière les guichets, l'esprit «baylek» règne encore. En fait, la modernité est d'abord un état d'esprit, une culture à généraliser, au sein de la société comme de l'entreprise. Autrement, le progrès se fera au rythme naturel des choses, à petits pas, en prenant son temps, qui se calcule en siècles. H. G.