L'importation d'animaux et de produits animaliers provenant de Tunisie est désormais interdite. Selon Boughanem Karim, directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture, samedi dernier, et après la découverte de foyers de fièvre aphteuse en Tunisie, des mesures urgentes ont été prises par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour empêcher la propagation de cette maladie sur le territoire national. Des orientations ont été ainsi données aux agriculteurs et aux éleveurs pour prévenir l'apparition de la fièvre aphteuse parmi le cheptel. Dans une déclaration à l'APS, M. Boughanem a précisé que le ministère a décidé d'interdire l'importation d'animaux et de produits animaliers de Tunisie et pris des mesures préventives au niveau national, notamment dans les wilayas frontalières et ce en coordination avec le directeur des services vétérinaires du ministère tunisien de l'Agriculture, Hicham Bouzeghaia. La direction des services vétérinaires tunisiens avait déclaré, vendredi, avoir détecté des cas de fièvre aphteuse en Tunisie et pris les mesures nécessaires en coordination avec les pays voisins dont l'Algérie, conformément à la convention sanitaire signée dans le cadre de la coopération avec les pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA), a rappelé M. Boughanem. Le responsable a, en outre, précisé que «ces mesures ont pour objectif de prévenir l'apparition et la propagation de la maladie en Algérie», soulignant que les «services vétérinaires ont les moyens de faire face à un ou deux foyers de la fièvre aphteuse». Les services concernés sont en état d'alerte pour faire face à une éventuelle apparition de la maladie dans les régions frontalières et ont mobilisé les moyens nécessaires pour lutter contre d'éventuels cas de fièvre aphteuse et empêcher leur propagation, a-t-il ajouté. Les véhicules et personnes traversant les frontières entre la Tunisie et l'Algérie seront désormais soumis à des opérations de désinfection avec interdiction de faire passer des animaux ou des produits animaliers, et ce, en coordination avec les services concernés par la lutte contre la contrebande de cheptel au niveau des frontières. M. Boughanem a fait savoir que «les services vétérinaires ont informé le Commandement général de la Gendarmerie nationale, la Direction générale des Douanes et la Direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) de la situation afin d'intensifier le contrôle au niveau des frontières». Le ministère de l'Agriculture a demandé aux éleveurs de limiter les déplacements des animaux et de solliciter, le cas échéant, l'aide de vétérinaires en vue d'organiser le déplacement des ruminants (bovins, ovins et caprins) en vertu d'un certificat vétérinaire. Les éleveurs sont également tenus de ne pas introduire dans leurs exploitations de nouveaux animaux sans les soumettre à un contrôle vétérinaire. L'accès de personnes étrangères à ces exploitations doit être aussi limité. Les agriculteurs doivent, durant cette période, mettre en place les dispositifs nécessaires de désinfection à l'entrée des exploitations et chauler les accès des enclos abritant les animaux pour prévenir toute propagation de la maladie et protéger les cheptels. Le ministère a, par ailleurs, appelé les différents intervenants dans le secteur à faciliter le travail des vétérinaires au niveau de leurs exploitations et à les tenir informés de tout cas suspect de fièvre aphteuse. B. A./APS