Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a nommé hier les membres du nouveau gouvernement que coordonne le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, annonce un communiqué de la présidence de la République. «Conformément aux dispositions de l'article 79 de la Constitution, M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a pris, ce jour, après consultation du Premier ministre, un décret présidentiel portant nomination des membres du gouvernement», indique la même source. Ces nominations auront surpris les plus avertis de la chose politique en Algérie. Au-delà du remaniement attendu, c'est la composante humaine du nouveau gouvernement qui focalise l'attention. Rajeuni et avec plus de femmes en son sein, ce gouvernement aura à gérer la période de la révision constitutionnelle, les examens de fin d'année, le mois sacré de Ramadhan et les vacances. Cela veut dire qu'il devra s'atteler à la tâche dès sa prise de fonction. Les ministères de souveraineté n'ont pas changé de titulaires en raison des chantiers importants qui ont été engagés dès la prestation de serment du président Bouteflika. Révision de la Constitution et restructuration-professionnalisation de l'Armée nationale populaire sont les deux chantiers sur lesquels le Chef de l'Etat veut aller très vite. Aussi, Tayeb Belaïz, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, Ramtane Lamamra et Tayeb Louh ont gardé leurs postes. Mohamed Djellab, ancien P-dg du CPA et ministre délégué chargé du Budget, hérite du ministère des Finances. Karim Djoudi aurait demandé à être déchargé du poste pour des raisons personnelles. Mohamed Djellab aura pour second un «enfant de la maison» en la personne de Hadji Baba Ammi nommé ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget et de la Prospective. Ce dernier a fait l'essentiel de sa carrière au ministère des Finances où il occupait, jusqu'à hier, le poste de directeur général du Trésor. Youcef Yousfi garde le portefeuille de l'Energie, mais perd les mines au profit de Abdessalem Bouchouareb, nommé ministre de l'Industrie et des Mines. Ce dernier connaît assez bien le secteur car il en a eu la charge dans les années 1990. Abdelwahab Nouri est maintenu en qualité de ministre de l'Agriculture et du Développement rural. Tayeb Zitouni est nommé ministre des Moudjahidine. Il a eu à occuper le poste de directeur de wilaya du secteur. Mohamed Aïssa, ancien cadre du secteur des affaires religieuses, remplace Bouabdellah Ghlamallah au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. Amara Benyounès quitte le développement industriel pour le ministère du Commerce en remplacement de M. Benbada. Il aura à finaliser les négociations d'adhésion à l'OMC, la réorganisation totale du secteur et l'intégration du secteur informel. Pour sa part Amar Ghoul garde le secteur des Transports, comme Hocine Necib, celui des Ressources en eau et Abdelmadjid Tebboune celui de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville. Mohamed Mebarki reste ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et Nourredine Bedoui, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Dalila Boudjemaâ, Abdelmalek Boudiaf, Zohra Derdouri et Sid-Ahmed Ferroukhi gardent leurs portefeuilles. M. Baba Ahmed, par contre, passera les clefs du ministère de l'Education nationale à Mme Nouria Benghebrit. Abdelkader Kadi, ancien wali, récupère le ministère des Travaux publics des mains de Farouk Chiali. Mohamed El Ghazi devient ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale et la débureaucratisation ne semble plus être «une priorité» du nouveau gouvernement. Khalida Toumi laisse le fauteuil de ministre de la Culture à Nadia Labidi, plus connue sous son nom de productrice-réalisatrice, Cherrabi. Mounia Meslem, avocate de profession, remplace Souad Bendjaballah en qualité de ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. Khelil Mahi, député FLN, devient ministre des Relations avec le Parlement en lieu et place d'un militant de la même formation, M. Khoudri. Nouveauté de ce nouveau gouvernement, l'éclatement du ministère de la Jeunesse et des Sports en deux structures séparées. Ainsi, Abdelkader Khomri retrouve le ministère de la Jeunesse et Mohamed Tahmi garde le portefeuille des Sports. Hamid Grine, journaliste, auteur et ancien responsable relations publiques d'une société de téléphonie, se voit confier le secteur sensible de la Communication. Nouria Yamina Zerhouni, ancienne wali, devient ministre du Tourisme et de l'Artisanat et sera assistée par la benjamine du gouvernement, Aïcha Tagabou, cadre à la direction des ressources humaines de la Sonatrach, comme ministre déléguée chargée de l'Artisanat. Abdelkader Messahel retourne au ministère des Affaires étrangères et est chargé des Affaires maghrébines et africaines. Les changements auront été nombreux. Les partis politiques de la coalition gouvernementale ont gardé le même nombre de sièges ministériels. Les technocrates sont de plus en plus présents. Cependant, le 3e gouvernement que coordonne Abdelmalek Sellal n'aura pas de période de grâce. Les échéances sont là et n'attendront pas de phase d'adaptation aux nouvelles responsabilités. A. E. Le nouveau gouvernement Conformément aux dispositions de l'article 79 de la Constitution, le président de la République et ministre de la Défense nationale, Abdelaziz Bouteflika, a pris, hier, après consultation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le décret présidentiel portant nomination des membres du gouvernement qui est constitué comme suit : - Abdelmalek Sellal, Premier ministre - Tayeb Belaïz, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales - Le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire - Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères - Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux - Mohamed Djellab, ministre des Finances - Youcef Yousfi, ministre de l'Energie - Abdessalem Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines - Abdelwahab Nouri, ministre de l'Agriculture et du Développement rural - Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine - Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs - Amara Benyounès, ministre du Commerce - Amar Ghoul, ministre des Transports - Hocine Necib, ministre des Ressources en eau - Abdelkader Kadi, ministre des Travaux publics - Abdelmadjid Tebboune, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville - Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale - Mohamed Mebarki, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique - Nouredine Bedoui, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels - Mohamed El Ghazi, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale - Dalila Boudjemaâ, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement - Nadia Labidi, ministre de la Culture - Mounia Meslem, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme - Khelil Mahi, ministre des Relations avec le Parlement - Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière - Abdelkader Khomri, ministre de la Jeunesse - Mohamed Tahmi, ministre des Sports - Hamid Grine, ministre de la Communication - Zohra Derdouri, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication - Nouria Yamina Zerhouni, ministre du Tourisme et de l'Artisanat - Sid-Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques - Abdelkader Messahel, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines et africaines - Hadji Baba Ammi, ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget et de la Prospective - Aïcha Tagabou, ministre déléguée après du ministre du Tourisme et de l'Artisanat chargée de l'Artisanat. Par ailleurs, et en application de l'article 78 de la Constitution, le Président a nommé Ahmed Noui, ministre secrétaire général du gouvernement.