Nasser Hannachi Rallier Sétif en moins d'une heure pour les automobilistes qui ne craignent pas de rouler à plus de 100km/h est possible grâce à l'autoroute Est-Ouest. Mieux, les localités aux alentours de cet axe routier (Athménia, Chelghoum El Aïd,...) sont toutes aussi accessibles en moins d'une demi-heure grâce aux multiples bretelles et pénétrantes. Dans la zone opposée de la wilaya de Constantine, aux environs de Aïn Smara, la nouvelle ville Ali-Mendjeli et El Khroub, des municipalités à fort trafic, des bretelles facilitent le déplacement aux usagers automobilistes sur des périphériques. D'ailleurs, nombreux sont aujourd'hui les conducteurs qui n'empruntent pas les routes nationales trop fréquentées et encombrées. «On se déplace sans se bousculer de Aïn Smara à la nouvelle ville et vice versa. Des raccourcis nous permettent de rouler à l'aise», souligne un automobiliste. Avec le prochain raccordement à l'autoroute en question du Transrhumel, toujours en chantier avec les retards accumulés en termes de mise en service, les usagers seront certainement soulagés des encombrements qui caractérisent leur route habituelle. De fait, le viaduc verra une liaison avec l'autoroute Est-Ouest par une deuxième jonction du côté du quartier Djenane-Ezzitoun jusqu'à l'aéroport Mohamed-Boudiaf. Cette pénétrante permettra de rejoindre les points névralgiques de la ville, de l'avis des responsables des travaux publics. Quant à l'autre tronçon, d'un linéaire de 11 km, relié à cet ouvrage d'art exceptionnel, il traversera Djebel Ouahch dans la partie nord-est de la circonscription. «C'est une bouffée d'oxygène pour les usagers empruntant cette route et une circulation en moins dans la cité», se félicitent les concepteurs du projet. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Le projet tarde à voir le jour. Le chantier est lancé, mais il a déjà enregistré du retard et les délais de réalisation risquent de s'allonger en raison d'un problème technique survenu dans l'un des pylônes. Même si les raccordements sont réalisés dans les temps, le mécanisme du pont dans sa globalité sera perturbé, ne résorbant pas tout le flux automobile. Par ailleurs, le tronçon de l'autoroute Est-Ouest relevant de la wilaya de Constantine aurait pu contribuer de manière significative au désengorgement du flux automobile, surtout que les poids lourds empruntent cette route du côté de Sissaoui et stationnent sur les abords pour attendre 20h, heure à laquelle ils sont autorisés à rentrer dans les agglomérations. Pour le tronçon de Djebel Ouahch, la situation a pris une autre tournure depuis l'effondrement d'une partie du mur jouxtant le tunnel permettant le passage des véhicules. Du coup, les routiers optent pour la route des Chalets des pins, à proximité de la gare ferroviaire, pour rallier Skikda via la pente périlleuse d'El Kentour. Concernant la circulation au centre-ville, elle demeure difficile, bien que l'horaire autorisé pour certains déplacements ait été aménagé. «C'est le point noir de ce projet du siècle à Constantine. Les dates de livraison se succèdent mais sont tout le temps reportées», estime un citoyen. À vrai dire, cette partie de l'ouvrage sur les hauteurs de Djebel Ouahch reste un des échecs de l'ex- ministre des Travaux publics Amar Ghoul, qui, pourtant, avait procédé à son inauguration en septembre dernier. Le tronçon autoroutier El-Meridj-Zighoud-Youcef, englobant un axe principal de 27 km intégrant huit ouvrages d'art, est dans l'expectative. Les automobilistes et grands transporteurs devront encore patienter jusqu'à ce que les Japonais trouvent une solution à ce gâchis dont les conséquences sont perceptibles au cœur de la ville. Les camions devaient éviter le linéaire de la gare ferroviaire pour se rendre à Skikda, Annaba et les environs en empruntant directement la liaison via le tunnel. En revanche, la mise en service du linéaire du tronçon de 16 km entre Boughelboun et El Ghedir, dans la municipalité d'Aïn Bouziane, a, elle, permis d'atténuer le flux sur la route nationale 3 entre Constantine et Annaba. Dans un autre chapitre, la direction des travaux publics de la wilaya a inscrit des opérations de réhabilitation de 30 ouvrages d'art dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». Trois entreprises se chargent des travaux de restauration, la Société algérienne des ponts et travaux d'art (Sapta), l'Entreprise nationale des grands ouvrages d'art (Engoa) et la Société d'études et de réalisation d'ouvrages d'art de l'Est (Sero-Est). En définitive, Constantine voit d'énormes projets défiler et des milliards de dinars débloqués pour chaque chantier de construction, qui sont censés lui donner le statut de troisième ville du pays. Mais les échéances non respectées et les aléas techniques peu convaincants qui sont en passe de devenir les maîtres-mots du développement local, retardent toujours cette entrée dans le 21e siècle de celle qu'on qualifie de capitale de l'Est. N. H.