961 tués sur la route durant le premier trimestre 2014, soit une hausse de 16% par rapport à la même période de l'année 2013 qui a enregistré 828 morts. C'est un chiffre assez inquiétant, de l'avis même du directeur du Centre national de prévention et de sécurité routière (Cnpcr), El Hachemi Boutalbi, invité hier au forum d'El Moudjahid. Le représentant du ministère des Transports a rappelé que deux amendements du code de la route ont été effectués en 2004 et 2009. Cela a permis, selon ses dires, de contourner quelque peu le phénomène du terrorisme routier : «Depuis, le nombre des morts augmentait pratiquement de 2%, d'une année à une autre. C'est relativement stable si on le compare avec l'augmentation du volume du parc automobile qui est de près de 15%.» Ce n'est pas le cas pour cette année : l'augmentation est de 16% et c'est toujours le facteur humain qui est mis en cause. M. Boutalbi cite notamment les transports de voyageurs et de marchandises : «Ces dernières années, nous avons constaté que ce sont beaucoup plus les transports de voyageurs et de marchandises qui sont à l'origine du plus grand nombre d'accidents et donc des morts et des blessés. Les enquêtes ont révélé que c'est souvent l'état du conducteur qui en est à l'origine, essentiellement la fatigue. Certains chauffeurs de camions ou de bus font de longs trajets sans se reposer. Ils dépassent certaines heures.» D'où l'idée d'introduire en Algérie un nouveau système qui permettrait d'imposer une certaine discipline à ces conducteurs dans un souci de préserver leur vie, celle des personnes qu'ils transportent et autres usagers de la route : «Notre idée est d'équiper ces véhicules d'un appareil qui va surveiller la distance parcourue, la durée, la vitesse, le nombre des arrêts, la durée de chaque arrêt.» L'appareil est à la charge du conducteur. «Nous avons le choix entre l'analogique et le numérique, nous avons opté pour le numérique. A part cela, nous n'avons décidé de rien d'autre en ce qui concerne sa commercialisation. Nous sommes encore au stade d'étude de la question mais nous demandons à ce que les pouvoirs publics hâtent son application.» Une chose est sûre, «l'introduction de ce nouveau système en Algérie a été décidée dans le cadre de la loi. Il est mentionné dans les textes». S'agit-il du même système appliqué depuis 2009 aux USA et qui permet aussi le contrôle de l'état du véhicule (frein, pneu, problèmes techniques et autres) ? Il ne s'agit pas de cela, indique M. Boutalbi : «Cela relève de l'entreprise du contrôle technique.» Présent à cette rencontre, un représentant de la direction générale de la sûreté urbaine a attiré l'attention sur le fait que la moitié des accidents de la route qui surviennent en agglomération urbaine sont le fait de l'imprudence des piétons : «Nous mettons en cause la discipline des piétons.» Les motocycles sont également pointés du doigt, contribuant gravement à l'augmentation du nombre des accidents, des morts et des blessés, signale, de son côté, le capitaine Achour de la direction générale de la Protection civile. Autre chiffre à retenir : 3 500 handicapés chaque année suite à des accidents de la route. K. M.