Lors du Conseil des ministres qu'il a présidé le 7 mai dernier, le président de la République a indiqué qu'«à partir de la mi-mai, les partis politiques, les personnalités nationales et les associations seront rendus destinataires des propositions d'amendements dégagées par la Commission d'experts sur la révision de la Constitution». Après avoir pris connaissance du contenu du rapport des experts, les partis et les personnalités politiques seront conviés au début des consultations. «Par la suite, ces interlocuteurs seront invités à des rencontres à la présidence de la République, qui seront entamées au début du mois de juin prochain, pour exposer et débattre leurs vues, commentaires et éventuelles contre-propositions au sujet des propositions qu'ils auront eu le temps d'étudier», a souligné le premier magistrat du pays. Le processus risque cependant de ne pas faire consensus chez la classe politique, notamment au sein des partis qui s'inscrivent à l'opposé de ce qu'entreprend le pouvoir. Le ton avait été déjà donné par la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (Cnltd) au lendemain de l'annonce présidentielle de l'idée d'une «révision constitutionnelle consensuelle». Pour cette Coordination, «c'est le genre d'initiative auquel le pouvoir recourt à chaque fois, en adoptant les propositions de l'opposition pour les vider au final de leur quintessence et substance». Il est ainsi évident que la Cnltd ne sera pas concernée par les consultations en question. Un rendez-vous auquel vont prendre part les formations politiques qui approuvent les démarches du Chef de l'Etat et soutiennent les actions du gouvernement. Pour Saïd Bouhadja du FLN, «un amendement consensuel de la Constitution tel que voulu par le président Bouteflika, est désormais une priorité afin de s'adapter aux développements survenus sur la scène internationale, consacrer la pratique démocratique et instaurer l'Etat de droit qui garantit la protection des droits individuels et collectifs de tous les citoyens». Du coté du RND, on souligne que «l'amendement de la Constitution se veut un couronnement des réformes engagées par le président de la République», soutenant que la démarche vise à «consolider la démocratie participative et parvenir à une Constitution qui garantisse notamment la consolidation du rôle de l'opposition et consacre le principe de séparation des pouvoirs». Le Front El Moustakbal, de Belaïd Abdelaziz, troisième au classement de la présidentielle d'avril 2014, a annoncé que le bureau national du parti «finalisera samedi (aujourd'hui) toutes les propositions qu'il compte présenter sur la révision constitutionnelle». R. I.