Les unités de dépistage veillent à la santé des scolarisés. C'est machinal. Les rondes et inspections se multiplient juste après la rentrée des classes. Vaccins, dépistage, orientation médicale. Toutefois, il existe un aspect simple, d'autant qu'il nécessite peu de moyens, qui est relégué au second plan : l'hygiène à l'intérieur des établissements et précisément aux alentours des sanitaires. «Il faut vous laver les mains après chaque passage dans les sanitaires et avant chaque repas. Sinon vous contracterez des germes», ne cessent de seriner les enseignants, équipes de santé scolaire et autres mouvements associatifs versés dans la sensibilisation sur l'hygiène dans les établissements scolaires. «Il y a des sanitaires pour filles et d'autres pour garçons. De l'eau coule mais il n'y a ni savon ni papier essuie-main et on risque surtout de glisser à cause des eaux stagnantes par terre», témoigne un élève dans une école primaire. Parfois ils se retiennent jusqu'à ce qu'ils rejoignent leur domicile. Les écoliers évitent pour la plupart d'entre eux les sanitaires implantés dans leurs établissements respectifs. Il existe des causes à cela : installations des réseaux vétustes, absence d'hygiène, pas de savon liquide ni de papier hygiénique,... De quoi les dissuader via les consignes de leur parent à accomplir ce besoin naturel de peur de contracter une contagion irréversible. «Il ne suffit pas de s'abstenir d'uriner pour éviter de contracter d'éventuel microbe. Car le fait de recourir à cette action d'autres malaises peuvent survenir chez l'enfant. Des infections urinaires sont les plus manifestées notamment chez les fillettes», souligne un pédiatre, précisant que «ces anomalies sont dues parfois à un mauvais fonctionnement vésical, autrement dit la vessie ne se vide pas selon le besoin et pourra s'infecter en présence prolongée des urines. C'est pourquoi il est nécessaire d'éduquer les enfants (élèves) à se rendre aux toilettes lorsqu'ils en éprouvent le besoin». Au démarrage de chaque année scolaire, des rondes d'inspections assurées par les unités de dépistage (UDS) et des agents des bureaux d'hygiène communaux dressent des constats, mais souvent demeurant sans suite. Et ce n'est pas une problématique liée au budget si l'on sait l'enveloppe financière accordée au secteur de l'éducation annuellement. C'est le manque de suivi et de coordination entre écoles et administration qui perpétue cet état lamentable constaté dans la majorité infrastructures. «Les facteurs liés à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène portent atteinte de bien des façons aux droits des enfants à l'éducation. Lorsque leur état sanitaire laisse à désirer, les enfants ne peuvent pas donner la pleine mesure de leurs capacités d'apprentissage», alerte une étude de l'Unicef. C'est dire combien ce rapport est important dans l'accomplissement du cursus. Plus loin cette instance se penche sur le rôle qui incombe aux enseignants, qui doivent servir de modèle pour les enfants en élaborant des manuels portant sur les vertus d'une bonne hygiène en milieu scolaire qui sera «extrapolée» hors école. Depuis l'extinction progressive de l'alerte donnée sur le virus H1N1 (grippe porcine), les espaces publics, dont les sanitaires dans des écoles, ont baissé la garde comme si la propreté demeurait tributaire de la seule menace d'une endémie. Les cas d'hépatites A enregistrés il y a deux ans dans une école à Constantine (commune de Hamma-Bouziane) avaient mis à nu des défaillances en matière d'hygiène dans son large concept. Un pic qui a donné des sueurs froides aux responsables et les a poussés à doubler d'efforts pour revoir la qualité de l'eau contenue dans des citernes et des puits, échappant souvent au contrôle. Pourtant, les acteurs de la santé ne cessent d'attirer l'attention sur les risques majeures d'infections pouvant résulter des foyers non «contrôlés» ou non assainis au quotidien, voire chaque heure lorsque les élèves s'y alternent. «On ne comprend pas pourquoi les attentions sur cet aspect essentiel touchant directement à la santé des enfants ne soient pas manifestes en vue de minimiser des risques tous types confondus», s'interrogent les plus troublés devant l'absence des associations préoccupées surtout par le phénomène des programmes et des négociations avec les enseignants sur l'allègement des cours d''examens. «On s'est habitué au drame pour tirer la sonnette d'alarme. Lorsque l'hépatite C frappait des enfants à Hamma-Bouziane, les responsables se sont réveillés. Malheureusement, on ne réagit que devant le fait accompli», ont-ils ajouté. N. H.