Ouzou Malik Boumati «Il est clair que l'on ne doit pas mettre la charrue avant les bœufs, la Constitution consensuelle à laquelle appelle le pouvoir ne peut avoir lieu sans la construction d'un véritable consensus national qui impliquera tous les acteurs politiques du pays», a affirmé Ahmed Betatache devant quelque 350 présents entre élus, premiers secrétaires de sections et membres du conseil national. De ce fait, même s'il ne s'est pas encore prononcé sur la question de façon précise, le plus ancien parti de l'opposition risque de décliner l'invitation du pouvoir à des discussions autour de la prochaine révision de la loi fondamentale. Dans le même registre, le premier secrétaire national du FFS abordera l'initiative de son parti en évoquant les contacts que ses responsables devaient lancer dans le cadre de l'organisation annoncée d'une conférence de consensus national. «Le conseil national, organe suprême du parti entre deux congrès, cherche à trouver tous les points communs existants entre toutes les parties politiques», indique Betatache, non sans préciser que le FFS ne veut pas s'attarder sur la paternité de cette initiative mais lance plutôt un appel dans ce sens. Pour lui, «le FFS n'a fait qu'appeler à l'organisation d'une conférence de consensus national. Il ne l'organisera pas, mais ce sont tous les acteurs politiques concernés qui l'organiseront». «Le passage de notre pays vers une deuxième République ne pourra se faire qu'à l'issue de la construction d'un consensus national», a-t-il réitéré avant de rappeler les positions politiques de son parti, notamment celle concernant la présidentielle du 17 avril dernier que le FFS avait refusé de cautionner ni par la participation ni par le boycott. «Certains n'avaient pas compris notre position mais aujourd'hui ils ont fini par comprendre et nous donner raison. Au FFS, nous ne sommes ni des applaudisseurs ni des siffleurs et nous ne pouvons intégrer le parti dans l'agenda du pouvoir», a encore estimé le responsable du FFS sous les ovations de l'assistance. Pour revenir à cette rencontre des élus locaux, il s'agit d'un forum de tous les élus FFS de la wilaya de Tizi Ouzou qui vient clôturer une série de six forums locaux qui ont eu lieu récemment dans différentes localités de la wilaya. Une manifestation que les statuts du FFS issus du dernier congrès national prévoient en trois temps, à savoir au début, au milieu et à la fin de la mandature, selon les responsables de ce parti qui considèrent ce genre de rencontres comme une opportunité pour le parti de «faire de ses élus locaux des acteurs majeurs du changement mais aussi du développement». C'est aussi une rencontre instituée pour «discuter des questions inhérentes à la gestion des collectivités locales», selon Belkacem Benameur, secrétaire national aux élus, qui n'a pas manqué de rassurer les élus locaux de la solidarité des instances de son parti. Globalement, le parti FFS assigne à ce forum de nombreux objectifs, dont l'amélioration des capacités de gestion technique et politique des élus locaux du parti, l'amélioration de la circulation de l'information transversale et verticale dans les structures, la stabilisation des structures de base du parti pour préparer dans la sérénité les futures échéances électorales, l'amélioration des connaissances des élus sur les outils d'établissement de diagnostic territorial et la création d'espaces d'échanges et de débats. Pour cela, deux communications ont été programmées à l'occasion de cette rencontre autour de «La décentralisation et le pouvoir du wali», donnée par l'universitaire Saliha Taleb, et «La problématique du développement rural» que devait donner Mohand Amokrane Zorelli. M. B.