Le secteur de la pêche et de l'aquaculture se cherche encore en Algérie. Beaucoup de chantiers sont ouverts pour le développer, voire le moderniser. Des projets tous azimuts sont en train d'être réalisés et deviennent effectifs sans pour autant changer grand-chose aux prix qu'affichent les poissons, notamment la sardine, qui restent hors de portée des populations à petites bourses. C'est à l'exemple des halles à marée, dont certaines ont été achevées, dont celle d'Oran, au port de pêche, inaugurée au mois de février par le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques M. Sid Ahmed Ferroukhi. Ces halles à marée, ou poissonneries, implantées dans tous les ports du pays, ont pour objectif de contribuer à une meilleure organisation du marché du poisson et, par là, à réduire les prix. En fait, elles constitueront un frein à la spéculation, puisqu'avec une facture en amont le produit livré au consommateur sera identifié. Certaines de ces infrastructures sont déjà réceptionnées tandis que d'autres sont en construction. D'autres projets de réalisation ou de rénovation des ports de pêche sont en cours à travers le territoire national. À titre illustratif citons le port d'Alger, pour lequel un programme d'investissement d'urgence est mis en place, car les infrastructures portuaires de la capitale, qui sont aujourd'hui vétustes, ont besoin d'être réaménagées et modernisées pour recevoir une flottille de bateaux de pêche aux grands gabarits, selon les responsables du secteur. Cela permettra d'étendre les activités à la plaisance et au commerce des produits de la mer. C'est ainsi que les ports de Tamenfoust, d'Alger, de Raïs Hamidou et d'El Djamila se verront injecter du sang neuf pour jouer le rôle dont ils sont investis. Des plans d'amarrage, de revêtement des terre-pleins, consolidation des réseaux AEP et d'assainissement et la mise en place de systèmes pour la récupération des huiles de vidange usées des bateaux et des déchets solides sont ainsi programmés. Le plan porte également sur la réalisation de deux poissonneries, aux ports de Tamenfoust et El Djamila (Aïn Bénian), et d'un foyer pour marins pêcheurs (Tamentfoust), actuellement à l'étude. Pour information, 1 902 marins pêcheurs sont recensés à Alger et exploitent 298 bateaux (un thonier, 55 chalutiers, 76 sardiniers et 166 petits métiers) pour une production annuelle moyenne de 3 842 tonnes de poissons. La quasi-totalité de cette production concerne les poissons bleus, avec un taux de 91,7%, suivis des poissons blancs (3,7%), des crustacés (3,3%), des grands pélagiques (0,8%) et des céphalopodes (0,5%). L'aquaculture se développePour ce qui est de la wilaya d'Oran, l'étude d'aménagement du port de pêche est déjà confiée au Laboratoire des études maritimes (LEM) d'Oran. Elle sera bientôt livrée. Le lancement des opérations, dont la réalisation de bâtiments administratifs et d'appontements flottants, s'effectuera dans le cadre de la convention Etat-entreprises. Beaucoup d'investissements sont aussi réalisés dans le domaine de l'aquaculture à travers le pays. Des fermes aquacoles sont mises en place pour la production de différentes catégories de poissons. La ferme d'élevage de moules et d'huitres d'une valeur de 130 millions de dinars à Tipasa en est l'exemple de la volonté de développer cette filière, de même que la ferme de crevettes à Skikda, outre la ferme aquacole d'Azzefoun déjà en production, et bien d'autres encore. Il faut rappeler que des incitations et aides sont octroyées aux professionnels et investisseurs évoluant dans le secteur de la pêche et même aux jeunes, à travers le dispositif Ansej (Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes), pour la création d'activités dans ce domaine. Cette filière de la pêche et de l'aquaculture, qui bénéficie du soutien de l'Etat, pourrait connaître un essor plus important d'ici quelques années grâce à une disposition de la loi des Finances 2014, qui permettra aux acteurs de bénéficier de crédits d'investissements à des taux préférentiels. Cette mesure, selon les responsables en charge du secteur, «s'inscrit dans le cadre d'une démarche du gouvernement visant à atténuer les charges des opérateurs du secteur, grâce à un accompagnement dans les différentes phases de la mise en place de leurs projets d'investissement, à la condition qu'ils soient économiquement rentables, tenant compte des impératifs de la préservation des ressources halieutiques et de la protection de l'environnement et des écosystèmes marins». Tous ces efforts concourent à développer davantage cette filière et créer des postes d'emploi et atténuer un tant soit peu le chômage. B. A.