Des contrats de performance ont été signés, hier, entre le directeur de l'Algérienne des eaux (ADE), Abdenour Aït Mansour, et les 42 directeurs d'unités. C'est une première, décidée par le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, dans l'objectif «d'assurer un service public de qualité». Il responsabilise notamment les directeurs d'unités et les oblige à rendre compte de tout ce qui relève de la gestion de l'eau dans leurs wilayas respectives. Le document fixe des objectifs à atteindre, non seulement en matière de disponibilité et de qualité de l'eau, mais aussi en ce qui concerne le recouvrement des créances de chaque unité et l'intégration des communes dans le champ d'intervention de l'ADE. C'est en marge d'un groupement national des directeurs d'unités, au Cercle de l'ANP à Beni Messous (Alger) que les contrats de performances ont été signés. La réunion a eu lieu en présence du Directeur général de l'ADE, du premier responsable du département ministériel, ainsi que des représentants des autres sociétés chargées de la gestion de l'eau dans les wilayas qui ne relèvent pas de l'ADE (Seaal, Seor, Seata et Seaco). Une réunion où il était question de préparer la saison estivale et le mois de Ramadhan. «Nous avons pris les dispositions nécessaires pour assurer un meilleur service public de l'eau pour cette période estivale. J'ai donné des instructions fermes dans ce sens afin de permettre aux populations de tout le pays d'étancher leur soif, là où elle se trouve. De nombreux projets seront livrés avant le début du mois sacré de Ramadhan, soit fin juin. Nous allons même livrer le projet de transfert des eaux vers les habitants de Timiaouine à Adrar», a indiqué le ministre, en marge de l'ouverture officielle de la rencontre d'hier. Insistant sur l'importance des contrats signés avec les directeurs d'unités de l'ADE, Hocine Necib dira : «Lors de mes sorties dans les différentes wilayas du pays, je fais des évaluations du service public sans toutefois avoir des paramètres objectifs. On me dit que le service dans telle ou telle wilaya est bon ou moyen, sans se baser sur ces objectifs. Les choses changent désormais avec ces contrats de performance qui nous permettent de mesurer avec exactitude la qualité du service public.» Comme susmentionné, le taux de recouvrement des créances figure dans le contrat : «Chaque directeur d'unité est comptable du taux de recouvrement dans sa wilaya. Il est clair que pour les administrations publiques nous interviendrons quand c'est nécessaire, en tant que pouvoirs publics. Quand aux usagers, c'est aux unités locales de faire un travail de sensibilisation, avec l'aide des radios locales, par exemple.» Le premier responsable du département des Ressources en eau rappelle que les créances de l'ADE dépassent les 35 milliards de centimes : «C'est très lourd. Si ces créances augmentent davantage, elles menaceront l'équilibre financier de l'ADE.» Pour ce qui est de l'intégration des communes dans le champ d'intervention de l'ADE, le ministre affirmera : «Les communes n'ont pas les moyens, n'ont pas l'encadrement, n'ont pas les métiers et l'expertise. Il faut absolument qu'on arrive à les intégrer dans le champ d'intervention de l'ADE. Notre objectif étant de professionnaliser le service public de l'eau. Cette opération représente pour nous un enjeu stratégique et important.» K. M.