Nasser Hannachi Sonorisation, régie lumière, montage et démontage,...et équipement du lieu où est programmé l'évènement. Ce sont les piliers garants d'une belle production. Théâtrale, musicale ou fantaisiste. Une manifestation culturelle est une aventure collective qui mobilise beaucoup de monde versé dans le domaine. Elle requiert une organisation ajustée tant pour le succès de l'évènement que pour pouvoir séduire les partenaires. Du moins c'est ce qui ressort des spécialistes de l'évènementiel. Depuis l'institutionnalisation des festivals à l'échelle nationale, le recours à des boîtes spécialisées pour assurer les shows ne cesse d'attiser les appétits. Un appétit doublé grâce, d'une part, à la facture alléchante sans étude préalable à toute prestation commerciale, même si le contexte de l'art prend le dessus. Et, d'autre part, en présence d'une multitude de plannings qu'il faudra mettre en route faute de passer à côté des éphémérides préétablis. Beaucoup de charrues avant les bœufs ! Comment faire tourner une scène en présence de formations professionnelles en offrant une sonorisation, un décor aux normes et au diapason des multiples diffusions. C'est le talon d'Achille au niveau des structures de la culture à Constantine. Bricolage à outrance malgré les budgets alloués au secteur qui aurait sacrifié cette phase. «On ne dispose pas de moyens humains ‘'perfectionnistes'' et de logistique pour monter des manifestations de haut niveau à travers la wilaya», lâche un animateur ajoutant que Constantine accuse un grand retard en la matière, en témoigne le recours aux établissements hors wilaya. La formation est quasi-inexistante. La facilité prédomine dès lors que le Trésor public «couvre aisément» toute dépense relative aux festivités ornées logistiquement par les nouvelles boîtes et autres acteurs appelés en urgence dans le cadre de sous-traitance. Les gestionnaires de la culture se sont frottés les mains devant des évènements largement sponsorisés. En contrepartie ils ont négligé un côté garant de la réussite d'un tel programme : la formation d'équipes qui prennent en charge l'aspect technique. L'organisation d'un spectacle ne s'improvise pas. Elle nécessite des compétences, souligne une source spécialisée, ajoutant : «Il est obligatoire d'offrir la meilleure prestation possible dans le respect des dispositions techniques et scéniques. Ces dispositions sont définies par le concepteur du spectacle et communiquées en amont par l'artiste, son manager ou son agent, en tenant compte des caractéristiques logistiques du lieu et de ses contraintes.» L'organisation d'un évènementiel aura toujours pénalisé les initiatives. Du moins celles relevant des modestes associations au budget dérisoire. Et le mécénat culturel demeure à l'état embryonnaire malgré les garanties et souplesses fiscales promises par la tutelle aux éventuels opérateurs toute catégorie confondue. À vrai dire, la plupart des partenaires financiers tournent le dos à ce genre de manifestation, d'où le recours indéniable aux caisses de l'Etat. Néanmoins il faudra admettre qu'il est des festivals organisés à Constantine ayant atteint un haut degré de professionnalisme : on citera le Dima Jazz, dont la scène a mûri et reflète une régie de haut niveau. Le Festival international du Malouf suit le même chemin à la faveur de l'appui au prix fort des prestataires privés. Pour le reste, la sonorisation pour ne citer que cet aspect technique fondamental à tout concert ou prestation, cherche encore un écho pur sans dissonance en retour. Les responsables de la culture et des offices devraient dégager des enveloppes pour conforter l'ossature spécifique de ce fragment indissociable de la scène : régie, sonorisation,.... N. H.