De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Connue pour être une grande métropole de l'art et de la culture, Oran a enfanté des artistes multiples gravitant autour du monde du spectacle. C'est une véritable armée qui s'est spécialisée, au fil des années, dans la régie musicale, la sonorisation, l'éclairage et la lumière, les techniques et la décoration scéniques, la régie des spectacles, etc. S'il est vrai que des spécialistes et professionnels du spectacle qui évoluaient au sein des institutions de l'Etat ont réussi à monter leurs propres petites affaires, pour le reste c'est une tout autre histoire. Au cours des différentes manifestations culturelles et artistiques qui se déroulent à El Bahia, le spectateur est frappé par la flopée de jeunes techniciens et machinistes faisant le gros du travail sur scène et surtout derrière la scène et tout autour. Ce ne sont pas des professionnels du spectacle et ils ne sont pas issus des écoles de formation en art du spectacle ou autre. Ce sont de simples jeunes recrutés temporairement par la commune d'Oran dans le cadre des dispositifs d'aide aux jeunes. Certains y travaillent depuis près d'une décennie sans avancement ni promotion d'aucune sorte. Ce sont les jeunes communaux recrutés en tant que saisonniers ou contractuels par la division de la protection de l'environnement et qui se retrouvent depuis à exercer au sein de la division cultuelle de la ville. Ils font le spectacle depuis le début jusqu'à la fin sans trop rechigner. Certains sont devenus des professionnels de la sonorisation et de la régie artistique. Ils n'ont besoin que d'un bref stage ailleurs pour pouvoir s'adapter aux normes et aux règles mondiales en vigueur dans le secteur du spectacle. Ils sont de toutes les parties, au cours des festivals, des cérémonies officielles, des visites du président de la République à Oran, des meetings politiques, etc. Ces jeunes encadrent l'ensemble des manifestations artistiques de l'office communal des arts et de la culture, de même que le Festival de la chanson oranaise. Souvent sans dividendes. Les intermittents du spectacle à Oran, ce sont eux et ils n'ont pas la cote auprès des responsables. Pourtant, les besoins de ces jeunes qui sont souvent sollicités dans les grandes manifestations, comme le Festival mondial du film arabe et autres manifestations d'envergure, sont multiples et exprès. Il suffit juste de le leur demander. Actuellement, le salaire de ces jeunes techniciens de «l'environnement» ne dépassent guère les 11 000 DA. C'est vous dire…