«Le gouvernement pourrait envisager la suppression de la règle 51/49% régissant l'investissement étranger en Algérie pour les secteurs non stratégiques comme celui des PME.» Cette annonce a été faite par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l'issue de l'adoption du plan d'action du gouvernement, précisant que la suppression de cette règle régissant la répartition du capital pour les investissements étrangers «a été évoquée par les partenaires de l'Algérie dans le cadre des négociations pour son accession à l'Organisation mondiale du commerce (OMC)». Se voulant plus précis et en réponse à une question d'un journaliste reprochant au gouvernement de maintenir le secret autour des négociations avec l'OMC, Sellal a déclaré que pour «l'OMC les négociations se poursuivent (...) ils nous ont demandé de revenir sur la règle 51/49%. Nous sommes encore en discussions mais nous avons une stratégie : nous pouvons répondre (à cette requête) que c'est possible (de supprimer la règle) pour quelque secteurs avec un délai de grâce de quatre à cinq ans», a-t-il déclaré. Ceci étant, le Premier ministre a été catégorique en affirmant que «l'Algérie ne va en aucun cas annuler cette règle pour les secteurs stratégiques». Il en est de même pour le droit de préemption de l'Etat sur la cession des participations des étrangers en Algérie qui sera, selon lui, «maintenu». Cette décision, fera remarquer Sellal, «relève des principes de la législation économique de l'Algérie auxquels l'Etat ne va pas renoncer». Il indiquera que «ces mesures régissant l'investissement étranger n'ont pas empêché le lancement de projets avec des partenaires étrangers sur la base de cette règle». Sellal avancera l'exemple du projet de montage de voitures avec le constructeur français Renault, dont le premier véhicule sortira des chaînes de montage de l'usine d'Oran le 17 novembre prochain, et le complexe sidérurgique de Bellara réalisé en partenariat avec les qataris, en phase d'étude actuellement et dont les travaux de réalisation doivent démarrer incessamment. Pour lui, l'éventuelle révision de la règle 51/49% «pourrait intervenir dans le sillage de la refonte de l'investissement par l'Etat qui prévoit l'amendement de la loi relative à la promotion de l'investissement pour consacrer la liberté de l'acte d'investir et faciliter la création d'entreprises». Par ailleurs, le Premier ministre a affirmé que le développement économique visé par l'Algérie dépend du développement de quatre secteurs névralgiques, à savoir l'agriculture, l'industrie, l'énergie et le tourisme. «Ces secteurs stratégiques impulseront le produit intérieur brut (PIB) et réduiront la dépendance de l'économie nationale aux hydrocarbures», a-t-il souligné. L'Algérie a réalisé une nette hausse de ses revenus hors ydrocarbures, passant de 7811 milliards DA en 2010 à 12 120 milliards DA en 2013, selon les affirmations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, précisant que les «choses tendent à s'améliorer». En réponse aux questions des députés de l'APN, M. Sellal a relevé que l'objectif du gouvernement de réaliser un taux de croissance annuelle de 7%, durant la période 2015-2019, ne reposera pas exclusivement sur les recettes tirées des hydrocarbures. Il a regretté, à ce titre, que les exportations algériennes soient dépendantes à hauteur de 93% des hydrocarbures. En outre, des amendements à la loi sur l'investissement seront proposés au cours d'une conférence nationale consacrée au secteur de l'industrie qui sera organisée en septembre prochain. L'objectif visé à travers cette démarche est un plus large soutien à l'essor du secteur industriel et de faciliter la création de petites et moyennes entreprises. M. Sellal a souligné à cette occasion l'importance de «donner un nouvel élan à l'investissement national et en partenariat avec les entreprises étrangères dans le cadre du respect de la règle 51/49%», régissant l'investissement étranger. B. A. Sellal aux députés : «La solution au problème de Ghardaïa n'est pas sécuritaire» Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé que la prise en charge de la situation à Ghardaïa ne passe pas forcément par une solution sécuritaire, soulignant que l'unité nationale était une ligne rouge que nul ne doit dépasser. Il précisera que «l'Etat œuvre à unifier les rangs», soulignant qu'il «n'y a pas de différence entre un Ibadhite et un Malékite (...) nous sommes tous arabes et amazighs et nous avons la même religion». Et d'ajouter : «Nous essayons dans la mesure du possible de nous éloigner de ce type de problèmes et l'Etat algérien a fait son devoir et continuera dans ce sens.» M. Sellal a tenu par ailleurs à souligner que l'Algérie était un Etat de droit, affirmant que «celui qui attente aux biens d'autrui sera jugé». Assurant que l'Etat poursuivra ses efforts pour la relance du développement à Ghardaïa sur tous les plans, le Premier ministre lancera un appel aux populations de la région pour mettre fin à cette situation se disant même convaincu que «la réconciliation entre les populations de Ghardaïa aboutira». La réconciliation nationale menée par l'Algérie, une «action civilisée» La réconciliation nationale initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour la réalisation de la cohésion entre les enfants d'un même pays est une «action civilisée», a déclaré le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui répondait aux interrogations des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur le plan d'action du gouvernement. Il précisera que plusieurs pays avaient émis le vœu de tirer profit de l'expérience algérienne en matière de réconciliation, soulignant qu'il y avait encore des problèmes «en suspens, mais en voie d'être résolus». Sellal, s'est également engagé à «résoudre définitivement les problèmes des personnes qui ont pris les armes pour défendre l'Etat».