L'Algérie a reçu, depuis le dernier round de négociations pour l'accession à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) tenu fin mars, une série de questions additionnelles de la part de trois membres de l'organisation, a indiqué, hier à Alger, Chérif Zaaf, directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce. «L'Algérie devait recevoir ces questions avant le 8 mai. Aujourd'hui, il y a un petit retard puisqu'il y a l'Union européenne (UE), le Taipei chinois (Taiwan) et la Thaïlande qui ont communiqué leurs questions», a souligné M. Zaaf, sans donner plus de détails sur le nombre ou la nature de ces questions. Le responsable, qui s'exprimait lors d'une rencontre d'évaluation de l'activité des services extérieurs du département du commerce, a fait savoir que ces questions ont été réparties sur les secteurs concernés et sont déjà en cours de traitement. L'Algérie, ajoute-t-il, s'apprête actuellement à recevoir les observations et les questions des autres pays membres, notamment des Etats-Unis. «Il y a encore le plus gros qui concerne les questions qui sont attendues de la part des Etats-Unis», a dit le responsable en ajoutant que l'Algérie passera au traitement et à la consolidation de ces questions une fois qu'elles seront reçues. Lors de la 12e réunion de négociations multilatérales, tenue le 31 mars à Genève, il a été convenu d'envoyer les observations et les questions des pays concernés (par les négociations multilatérales) avant le 8 mai dernier, pour répondre avant fin juin et entamer, ensuite, un nouveau round de négociations avant la fin de l'année en cours. Toujours sur le plan multilatéral, M. Zaaf a rappelé que l'Algérie est parvenue à la phase de rédaction de ses engagements. «C'est un signal important sur le degré de maturité de notre processus. C'est à dire que nous arrivons à une étape finale de ce processus», a-t-il dit. Sur le plan des négociations bilatérales, M. Zaaf a rappelé que l'Algérie négocie l'accès au marché, notamment la consolidation de droits de douane. «Il ne s'agit pas d'un démantèlement tarifaire comme cela est fait dans les accords de libre-échange. Nous négocions une consolidation de droits de douane», a-t-il précisé. Concernant les préoccupations des secteurs producteurs naissants quant aux répercussions d'une adhésion de l'Algérie sur ces activités, le responsable a tenu à rassurer les opérateurs soulignant que l'Algérie prend en compte, lors des négociations, «toutes ces préoccupations, puisque dès le départ nous avons placé la barre pour avoir une protection minimum de 30% pour les droits de douane concernant les produits sensibles». Selon lui, l'Algérie est en train de négocier avec «les partenaires une période de transition pour les filières en difficulté, notamment pour les industries naissantes». Pour sa part, le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a indiqué que l'Algérie protégera dans son processus de négociations les spécificités de son économie nationale. «On parle d'accession et non pas d'adhésion, et cela veut dire qu'on peut tout discuter et négocier, ce qui va nous permettre de protéger ces industries naissantes», a-t-il dit. Sur un autre plan, le ministre du Commerce a affirmé que le processus de généralisation du registre du commerce électronique à travers toutes les wilayas se fera dès le 15 juin. Le registre du commerce électronique a pour objectif essentiel de mettre fin aux actes de falsification des extraits du registre. Selon le Centre national du registre du commerce (Cnrc), qui prend en charge l'opération de généralisation, l'introduction du nouveau registre du commerce concernera, toujours, les opérateurs économiques qui demandent un registre du commerce pour la première fois. R. E.