ALGER- La Fédération nationale des journalistes algériens (FNJA) et le Syndicat national des journalistes (SNJ) ont plaidé samedi à Alger pour un plan de carrière en faveur des journalistes tout en insistant sur les revendications socioprofessionnelles de la corporation. ALGER- La Fédération nationale des journalistes algériens (FNJA) et le Syndicat national des journalistes (SNJ) ont plaidé samedi à Alger pour un plan de carrière en faveur des journalistes tout en insistant sur les revendications socioprofessionnelles de la corporation. Dans une déclaration à la presse à l'issue de sa rencontre avec les membres de l'Instance de consultations, la représentante de la FNJA, Fawzia Ababsa, a mis l'accent, dans ses propositions, sur la mise en place d'une "grille de salaire de référence applicable au secteur privé", avec, a-t-elle précisé, un "mécanisme juridique à même de faire obligation à la presse privée de l'appliquer". Dans ses suggestions à l'Instance, la Fédération a demandé aussi la révision du statut particulier du journaliste dans certaines de ses dispositions ainsi que la réduction de l'amende "excessive" infligée au journaliste en vertu code pénal), regrettant que certaines dispositions du code pénal "ne soient pas levées, à l'exemple du maintien de l'emprisonnement du journaliste". Appelant à la "réactivation" du Haut conseil de l'information, la représentante de la FNJA a plaidé pour l'ouverture du champ audiovisuel en imposant cependant des garde-fous "assez stricts". La FNJA a, en outre, suggéré la révision de la procédure de délivrance d'agréments pour la création d'organes de presse, car, a dénoncé Mme Ababsa, "certains patrons de journaux ne sont pas des professionnels de la presse mais des +affairistes+ faisant des journalistes des esclaves". Elle a également appelé les éditeurs à laisser "libres" les journalistes de créer leur propre section syndicale. Sur le plan social, la FNJA a émis le souhait d'initier "un programme de relogement en faveur des journalistes qui vivent dans des conditions précaires", citant les cas des "journalistes vivant en famille dans un hôtel à Sidi Fredj, en plus de ceux qui passent la nuit dans des bains maures". De son côté, le secrétaire général du SNJ, Kamel Amarni, a indiqué avoir remis à l'Instance de Bensalah un mémorandum dans lequel il est souhaité "un retour aux standards internationaux", par la mise en place d'autorités de régulation pour la presse, notamment des Conseils supérieurs de l'information, de l'audiovisuel et de la déontologie. Il a également regretté que le code de l'information, promulgué en 1990, ne soit pas appliqué dans sa globalité, estimant que "son application aurait pu résoudre 90% des problèmes dont souffre la corporation". Le représentant du SNJ a ainsi réclamé que les pouvoir publics, qui s'attèlent à promulguer une nouvelle lois sur l'information, "ne touchent pas à la substance du code de l'information de 1990 qui avait permis, a-t-il dit, la création d'une presse libre en Algérie. Le mémorandum remis par le SNJ à l'Instance a notamment focalisé sur la charte de l'éthique et de la déontologie, la délivrance de la carte nationale de presse, les droits socioprofessionnels des journalistes, le déblocage des demandes d'agrément pour les nouveaux titres, la levée du monopole de l'Etat sur la publicité et l'ouverture du champ audiovisuel au secteur privé. L'Instance de consultations, représentée par son président, Abdelkader Bensalah, assisté de Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi, avait reçu dans la matinée le président du Front national algérien, Moussa Touati et une délégation de sept associations de la communauté algérienne à l'étranger. Depuis le début des consultations, entamées le 21 mai dernier, plusieurs délégations de partis politiques, des personnalités nationales et des représentants de la société civile ont été reçus. Au terme de ces consultations qui se poursuivront jusqu'à la fin du mois de juin, un rapport final détaillé, reflétant "fidèlement" les avis et les propositions émis par les participants, sera soumis au président de la République. Les propositions seront ensuite présentées au gouvernement qui élaborera, sur cette base, des projets de loi qui seront soumis à l'Assemblée populaire nationale en septembre prochain. Le président de la République avait annoncé dans son discours à la nation du 15 avril dernier des réformes politiques englobant une révision, en 2011, de l'essentiel du dispositif législatif national (loi électorale, loi sur les partis politiques, loi sur les associations, code de l'information, code de wilaya...) et devant être parachevées, après les législatives de 2012, par un amendement "en profondeur" de la Constitution.