Trois principaux mouvements politiques de l'Azawad, en consultations sous médiation algérienne depuis quelques jours, viennent de signer une déclaration commune dans laquelle ils s'engagent à «consolider la dynamique d'apaisement en cours» au Nord-Mali, en annonçant, du coup, leur adhésion «au dialogue inter-malien inclusif». À travers cette «Déclaration d'Alger», le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (Hcua) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) enterrent leurs petites divergences internes à ce sujet et consentent de «bonne foi» à entrer en pourparlers avec le gouvernement central à Bamako afin de trouver une issue définitive à la crise. Au lendemain de l'intervention française dans ce pays du Sahel, la rébellion touareg a conditionné le redéploiement de l'armée régulière et des autres services de l'Etat par la prise en charge des problèmes de développement de cette région frontalière. Lors de sa visite en Algérie, au lendemain de son investiture, le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, avait sollicité l'aide de l'Algérie pour un dénouement heureux du conflit. Mais les divisions au sein même des populations de l'Azawad se posaient en obstacle au dialogue politique avec les nouvelles autorités maliennes. À la mi-mai, le Premier ministre, Moussa Mara, en visite dans cette partie du pays, a été accueilli par des coups de feu. Cependant, l'Algérie a persévéré dans ses efforts de facilitation du débat inter-malien pour déboucher, finalement, sur l'accord signé lundi dernier. «Les consultations que nous avons menées en Algérie ont été orientées vers la conception des étapes allant dans le sens de la préparation des négociations avec le gouvernement malien», a déclaré à l'APS Bilal Agh Cherif, le secrétaire général du Mnla. Une feuille de route qui permettra, désormais, à ce pays voisin d'engager un véritable dialogue national pour renouer avec la stabilité et le développement. Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, qui connaît parfaitement les susceptibilités africaines pour avoir longtemps exercé dans ce continent, a pesé de tout son poids dans la conclusion de ce premier mémorandum d'entente. De l'aveu même des responsables maliens, l'Algérie, mue par les relations de bon voisinage, a toujours œuvré en faveur de la stabilité de la région. «L'Algérie a toujours répondu favorablement aux appels du Mali durant ses périodes de crise», avait souligné le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, lors d'une récente visite à Alger. Un éloge réitéré, avant-hier, par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui reconnaît le rôle «stabilisateur, pacificateur et facilitateur» de l'Algérie dans l'ensemble de la région nord-africaine. Déjà au début des années 1990, le «pacte national» de Bamako, mettant fin à une longue période d'hostilité entre le gouvernement malien et le mouvement touareg, a été une œuvre de la diplomatie algérienne. Mais, les Touareg ont reproché ultérieurement à leur Etat d'avoir failli à ses engagements. Pour une paix durable, tous les acteurs maliens doivent, dorénavant, remplir correctement leur part du contrat. Ce sera le point nodal des prochaines négociations entre les représentants de l'Azawad et leur gouvernement. L'Etat malien, en premier, la médiation algérienne et la communauté internationale, ensuite, ont une contribution à faire dans ce sens pour alléger les souffrances des populations de l'Azawad. K. A.