L'autre grosse performance de vendredi est à mettre à l'actif de l'équipe de France. Un récital, 5 buts à 2 face à la Suisse, qui a placé les Bleus en tête de la poule «F» avec 6 unités. Une partie maîtrisée par Karim Benzema, auteur d'un but et de deux passes décisives et ses camarades. Avec un total de 3 buts en deux matchs, le Madrilène figure parmi les meilleurs buteurs de la compétition. Il aurait même pu trôner seul dans le «ranking» s'il ne s'était pas vu «refuser» un but en fin de match (l'arbitre Kuipers Björn a sifflé juste avant la reprise magistrale de l'ex-Lyonnais). Contre une «Nati» à la ramasse, les protégés de Didier Deschamps ont enregistré ce qui représente le plus large succès de la sélection au Mondial depuis 1958. «C'est une très bonne soirée pour nous. Pendant 75 minutes, on a mené 5-0 face à une bonne équipe suisse, on a mis une grosse pression au milieu et avec des attaques rapides. On leur a fait mal avec une animation offensive différente», s'est réjoui l'ancien entraîneur de l'AS Monaco et de la Juventus de Turin qui a opéré des changements, décisifs, dans son onze. Les seuls petits bémols de la soirée étaient la sortie sur blessure de Mamadou Sakho et le relâchement dans le dernier quart d'heure qui a coûté deux buts à la meilleure attaque de ce tournoi (8 buts). En tout cas, après son second succès de rang, les spécialistes ont fait endosser à l'EDF, malgré elle, le costume d'un sérieux outsider. D'autant plus que les héritiers de Michel Platini ont assuré la qualification. Reste ce dernier match face à la sélection Equatorienne qui décidera de l'autre qualifié du groupe et du classement final si la France venait à s'incliner. Cependant, Didier Deschamps refuse le nouveau statut de son équipe : «Il ne faut pas se voir plus beau qu'on ne l'est. Qui aurait pu penser que le Costa Rica aurait 6 points ? J'ai vu le match Pays-Bas - Australie, il n'y avait pas tant de différence que ça. On a bien négocié nos deux premiers matchs, c'est très bien mais il y a d'autres équipes performantes aussi. En huitièmes de finale, ce sera une autre compétition», a-t-il averti. Lui qui sait parfaitement que les choses peuvent aller très vite à ce niveau en sa qualité d'ancien champion du monde en 1998. De son côté, le sélectionneur suisse, Ottmar Hitzfield, a évoqué une «soirée très dure» affirmant qu'«il faut regarder vers l'avant et surtout ne pas devenir nerveux. Car il y aura des critiques, des critiques légitimes, cela fait partie du job. Mais l'équipe va se replier sur elle-même et j'attends d'elle une réaction d'orgueil contre le Honduras». Le prochain adversaire des compères de Xherdan Shaqiri a été, à nouveau, battu (2/1) par l'Equateur. Les Honduriens, vaillants mais limités, ont vendu chèrement leur peau dans un match ouvert et heurté. Ils ont même mené au score grâce à Costly (31'). Un but qui n'a pas valu cher puisque le redoutable Enner Valencia (3 réalisations en 2 matchs) a frappé à deux reprises (34' et 65'). La «Tri» s'est relancée après la défaite en ouverture face à la Suisse sur le même score. Pour la dernière journée, les coéquipiers de l'autre Valencia (Antonio) (3es, 3pts/ +0), devront sortir la grosse artillerie pour essayer de bousculer le leader incontesté du groupe «E» et espérer une contre-performance des Helvétiques, seconds avec 3 unités et un goal-average particulier favorable, dans l'autre rencontre. Un match à distance qui devrait tourner en faveur des Suisses. À moins que... M. T.