Le réalisateur et écrivain algérien, Abderrezak Hellal, est décédé dimanche dernier suite à une crise cardiaque. L'information a commencé à circuler dès la matinée d'hier, sur les réseaux sociaux et sites Internet et a été confirmée, par le directeur de l'Entv, Toufik Khelladi, lors de la conférence de presse où il a présenté les grandes lignes de la grille du mois de Ramadhan. Selon les informations circulant sur le net, Abderrezak Hellal était sur le point d'achever son dernier film documentaire sur le martyr Hamdani Adda, brûlé vif par l'OAS, avec la société Lux production en partenariat avec le ministère de la Culture. Né en 1951, Abderrezak Hellal, après la dissolution de l'Enpa, a rejoint l'Entv en 1979 et a réalisé plusieurs téléfilms et des documentaires dont Djarmouni en 1982, Benzelmat en 1984, Génération-génération (1989, censuré jusqu'à ce jour), Chère APN (1990/1991), Caricatures (1992), Duo unique (1992), Mariage (série), et Question d'honneur (1997)... Il est également l'auteur de plusieurs ouvrages dont Entre l'olivier et la rocaille (recueil de nouvelles 1989), Images d'une révolution algérienne (essai 1990), 1830 Place de la régence (L'Harmattan 1991) et rééditée chez Alpha Edition. Il avait confié, dans une interview, à propos de la récurrence de la thématique de la colonisation, dans les films et les écrits. «La réponse tient dans l'existence d'un traumatisme générationnel. Nous avions vécu la libération comme une délivrance collective. Il suffit de relire toutes les décisions prises par le régime français depuis son entrée en Algérie pour comprendre son rejet. Peu de films ont été consacrés à la période antérieure à 1954 comme je l'écris dans mon ouvrage. Evidemment, nous n'avions pas fini avec notre passé pour mieux vivre son présent.» Egalement chroniqueur dans un quotidien national, en 2006 il avait souligné à propos de l'image tronquée du maghrébin : «C'est aussi l'histoire d'un fiasco cinématographique dont l'origine remonte au début du XXe siècle, quand les opérateurs de la Société Lumière abordaient, sous le couvert de visions documentaires, des sujets révélant en fait leur idéologie foncièrement dominante. Les images de fiction réalisées sur le territoire conquis du Maghreb par leurs successeurs demeurent, aujourd'hui, des pièces à conviction. Elles prouvent, dans un autre registre, le rôle négatif de la colonisation. Evidence.» Selon le site culturel Bab edd'Art l'enterrement du regretté disparu aura lieu à Batna. Dans l'une de ses interviews, son message à la nouvelle génération était : «Après 20 ans d'expérience, je me permets de dire aux jeunes qu'il ne faut attendre personne. Il faut travailler et le travail finit toujours par être reconnu.» S. B. Paix à son âme.