Réalisateur, écrivain, Abderrezak Hellal a tiré sa révérence hier. Né en 1951 à Batna, il fait partie de cette génération qui comptait aussi dans ses rangs Meddour, Ben Brahim, qui fut son condisciple de lycée. Au début des années 1980, ils ont produit des films et des documentaires qui exhumaient des pans d'une mémoire oubliée et ensevelie. Hellal gardera toujours une passion pour le patrimoine aurésien. Il sera d'ailleurs connu pour avoir réalisé une série sur le chantre Aïssa El Djarmouni, qui a eu un succès d'estime après sa diffusion sur le petit écran en 1982. Deux années plus tard, il s'intéressera au bandit d'honneur Messaoud Benzelmat. Sa silhouette était familière au siège de l'ex-RTA qu'il avait rejointe en 1979, puis de l'ENPA. Il n'avait pas abdiqué et continua à réaliser des téléfilms et des documentaires jusque dans les années 1990, marquées par l'exil de nombreux cinéastes. Amoureux de la littérature, il a signé plusieurs romans (« Entre l'olivier et la rocaille », « 1830 », « Place de la Régence ») et un essai « Images d'une révolution », paru chez l'OPU en 1988, et consacré aux films traitant de la guerre d'Algérie. C'est Ahmed Bejaoui qui avait rédigé la préface de ce livre qui démystifie le regard colonial sur les Algériens. Pour ses longs métrages, citons « Question d'honneur » (1997) et « Meriem » sur la base d'une nouvelle de Lamine Merbah. Des œuvres toujours enracinées dans la mémoire d'un pays qui a subi tant de violence. Il avait continué sans relâche cette œuvre de déterreur. Travaillant ces dernières années à Canal Algérie, il livrera une série de portraits, notamment sur le sculpteur Demmagh, la comédienne Sonia et les origines de la chanson chaouie. Menant de front l'écriture de scénarios et de livres, il laisse des manuscrits et des documentaires inachevés.