Après 32 ans d'attente, la sélection algérienne a enfin concrétisé son rêve et celui des 40 millions d'amoureux du ballon rond, d'accéder pour la première fois de son histoire aux huitièmes de finale d'une Coupe du Monde, en arrachant le nul contre la Russie (1-1), jeudi à Curitiba, grâce à un coup de tête d'Islam Slimani, synonyme de délivrance. Trente-deux ans après le «fameux match de la honte» entre les Allemands et leurs cousins germains les Autrichiens, les Fennecs ont réécrit l'histoire pour leur quatrième participation au Mondial en se hissant dans le top 16 mondial de la crème du football mondial, avec 4 points, derrière le favori en puissance : la Belgique (9 points). Généreux dans l'effort et combatifs à souhaits, les hommes de Vahid Halilhodzic ont réalisé ce que la génération 1982 n'avait pu réussir en raison de la combine entre l'Allemagne et l'Autriche qui, rappelons-le, ce jour-là, avaient livré un non-match (1-0) qui les qualifiait toutes les deux aux dépens de l'Algérie, pourtant première ex-æquo avec quatre points pour deux victoires. Qualifié pour les huitièmes de finale d'assez belle manière, avec comme prochain adversaire une formation algérienne qui a beaucoup mûri, le onze allemand approche du moment de vérité. Venir chercher un titre au Brésil n'est pas chose aisée. Ce même Brésil qui l'a battu en finale du Mondial-2002. Et puis, les concurrents au titre ne manquent pas, le premier tour l'a montré. La sélection allemande n'a pas du tout impressionné. Les doutes ne manquent pas sur la formation de Joachim Löw, au point où la presse allemande prise de panique, s'interroge sans relâche : où va ce onze allemand ? Où en est aujourd'hui celui-ci ? La défense inquiète et a connu de rudes défaillances (dont un 4-4 contre la Suède en qualifications pour le Mondial brésilien), l'attaque a meilleure allure, mais il a fallu l'arrivée du grand Klose -pas vraiment un nouveau - pour sauver l'équipe face au Ghana. Müller est un formidable marqueur autant qu'un joueur atypique, très intéressant. Mais Lahm a-t-il le rayonnement nécessaire à un capitaine ? Et Schweinsteiger ? A suivre donc dans les jours qui viennent : l'équipe de Löw contre des adversaires de taille. Certes, les Algériens n'ont encore rien gagné, mais ils ont obtenu le droit de disputer la semaine prochaine des huitièmes de finale contre l'Allemagne à haute valeur symbolique, 32 ans après. Pour cela, les Fennecs du Hoggar doivent forcer le verrou d'une équipe allemande rigoureuse, parfaitement organisée et très dangereuse en contre. C'est une équipe très mobile qui a parcouru la distance de 341,3 km et qui marque un but toutes les 39 minutes. La moyenne se situe à 62 minutes. Un but tous les 5,3 tirs. La moyenne se situe à 8.9 tentatives. Elle a inscrit 7 buts, dont 5 marqués dans le cours du jeu et 2 sur coups de pied arrêtés. L'Allemagne est peut-être l'équipe nationale qui a le plus impressionné par sa rigueur tactique, sa débauche d'énergie avec sa combativité de tous les instants et ses incroyables retournements de situation. Mais l'équipe actuelle, a un moment donné, semble atteinte d'un désespérant sentiment d'impuissance, dès que le rythme est élevé ou sitôt l'équipe assaillie de toute part. Habituée aux demi-finales, voire aux finales, l'équipe allemande craint beaucoup le syndrome des demi-finales qui tend à devenir une hantise : l'échec à ce stade de la compétition face à l'Italie à l'Euro-2012 a été particulièrement mal digéré. Cette équipe qui joue si bien, présente de belles facettes de jeu mais se perd au moment de conclure. De leur côté, les Fennecs, qui ont passé une heure à tenter de contourner la muraille russe, par le remuant Abdelmoumene Djabou sur l'aile gauche ou bien le duo Brahimi-Feghouli, peuvent surprendre la Nationalmannschaft (l'équipe nationale), grâce à leur vivacité et leur technique raffinée. Le rendez-vous est pris pour lundi, en huitièmes de finale de la Coupe du Monde 2014. L'occasion de tirer un trait sur le traumatisme du Mondial-1982. À cette époque, l'Algérie s'était faite éliminer malgré sa victoire contre la RFA. Les Allemands avaient été alors accusés d'avoir arrangé leur match contre les Autrichiens. Une victoire des premiers assurait la qualification des deux équipes... A. B.