Peut-on faire du sport pendant le jeûne ? Telle est la question que bien des sportifs, des entraîneurs, des médecins des équipes, se posent de plus en plus et pour laquelle, il serait nécessaire de donner quelques explications scientifiques, concernant les bienfaits et les dangers du sport à jeun. Cette année, le mois de Ramadhan démarrera en plein milieu de cette compétition internationale, qui s'étalera du 12 juin au 13 juillet. Pour les joueurs de confession musulmane, l'effort à décupler s'annonce plus intense, mais plusieurs possibilités s'offrent à eux. Heureusement pour des équipes comme l'Iran, la Bosnie, et la Côte d'Ivoire déjà éliminées, le problème ne se pose pas pour elles. D'autres pays comptant également plusieurs joueurs musulmans, à l'instar de l'équipe de France, où s'illustrent notamment Karim Benzema, Sagna, Sissokho et Pogba, le sectionneur national Didier Deschamps, a expliqué qu'il n'avait pas de leçons à donner à ses joueurs de confession musulmane, qu'il respecte toutes les religions, que les joueurs sont habitués au mois sacré de jeûne. Le mois de jeûne du Ramadhan qui débutera aujourd'hui pour les musulmans devrait concerner peu de joueurs encore en lice dans le Mondial brésilien, mais ceux qui l'observeront, à l'image des joueurs de l'équipe nationale d'Algérie, qui ont quasiment tous prévu de le faire, alors qu'ils sont qualifiés pour les huitièmes de finale, avec un match choc prévu demain contre l'Allemagne, vivront tous sous haute surveillance médicale. Pour les autres, des aménagements rendus possibles par les autorités religieuses devraient limiter le nombre de jeûneurs. Alors faut-il une fatwa pour que les Verts puissent surseoir à l'accomplissement de l'obligation du jeûne durant la compétition ? Les religieux algériens ont émis des avis divergents, à l'image de cheikh Mohamed Mekerkeb, de l'association des oulémas, qui considère qu'un match de football, quel que soit son importance, n'est qu'un «jeu» et n'est donc pas éligible pour faire partie des cas de dispense du jeûne durant le Ramadhan. Cheikh Mekerkeb bien appuyé par Cheikh Djeloul Hdjimi de la Coordination des Imams, estime qu'il revient à la Fifa de changer les règles et de permettre de faire jouer les matchs en nocturne si la Coupe du Monde coïncide avec le mois de Ramadhan. Il conseille aux joueurs de faire le jeûne car actuellement «le temps est frais et les journées courtes au Brésil». Les deux Cheikh émettent ainsi le même avis que d'autres religieux allant dans le sens de l'autorisation de suspendre le jeûne durant le match. C'est le cas de Cheikh Mohamed Cherif Kaher, président de la commission des Fatwas du Haut-Conseil Islamique (HCI) avait ainsi estimé que les joueurs engagés pouvaient s'abstenir de jeûner. Il en est de même pour Cheikh Maamoun El Qasim, également membre du HCI, est également dans la même lecture. Il précise que les «joueurs doivent rester dans l'intention (nia) de faire le jeûne jusqu'à ce qu'ils commencent à jouer durant le Ramadhan, ils peuvent dans ces conditions rompre le jeûne». En clair, un joueur remplaçant doit faire le jeûne jusqu'à ce que l'entraîneur décide de le faire entrer dans le match. La rupture du jeûne n'est permise qu'aux malades, aux voyageurs et aux femmes enceintes. Ils peuvent de ce fait bénéficier du droit de reporter le mois de Ramadhan à une période ultérieure. Si durant le Ramadhan, les clubs ou les sélections des pays musulmans n'hésitent pas à modifier leur programme d'entraînement et à organiser en soirée les matchs après la rupture du jeûne, la Fifa ne tient pas compte du facteur Ramadhan. Des matchs ont ainsi été programmés en pleine journée, notamment à 16h, pour des journées de jeûne qui s'achèveront au Brésil autour de 18h. A. B.