«La bureaucratie administrative a été éradiquée à hauteur de 90% dans plusieurs wilayas, grâce à la consécration de la transparence et l'amélioration de la qualité des prestations offertes», affirme le ministre l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz. «Le citoyen doit être respecté et bien accueilli et les documents remis dans les temps, tant pour les actes de naissance que pour la carte nationale», ajoutera-t-il en se félicitant que, grâce aux mesures prises par ses services, le retrait de l'acte de naissance n°12 et 12S peut désormais se faire dans n'importe quelle commune, et, août prochain au plus tard, celui des actes de mariage ou de décès. Sur sa lancée, il demandera aux walis et aux présidents des Assemblées populaires de wilaya (APW) et communales (APC) de «consacrer un jour par semaine à la réception des citoyens pour écouter leurs doléances et répondre à leurs préoccupations». «C'est une question sur laquelle j'insiste et je ne tolérerai aucune défaillance à ce sujet», avertira le ministre. Mieux, il exigera des responsables l'implication des citoyens dans la prise de décision. «Les fonctionnaires de l'Etat, quels que soient leurs postes ainsi que les élus et tous les agents des institutions de l'Etat, sont là pour être au service du citoyen» dont l'implication dans la gestion de ses affaires est un principe «consacré par la Constitution et les lois de la République», dira le ministre. Les parlementaires et tous les autres élus sont tout aussi tenus d'informer le citoyen des décisions et actions qui le concernent. C'est «un droit consacré dans les codes de la commune et de wilaya» qui permettent d'ailleurs à tout citoyen d'assister aux assemblées et aux délibérations de l'APC et de l'APW, de prendre la parole et même d'avoir une copie du procès-verbal des délibérations. Ainsi, la place du citoyen algérien dans l'administration ainsi que ses rapports avec elle, sont bien cadrés. Mais dans le discours et dans le texte uniquement. Car, la réalité est autre. Des mairies exigent encore la carte d'électeur pour la délivrance de documents ! D'autres ont établi leurs propres «règlements intérieurs» qui établissent des horaires pour la demande d'un document (le matin) et son retrait (l'après-midi), vous interdisent de légaliser plus de cinq photocopies, limitent le nombre de pièces d'état civil auquel vous avez droit... Et on ne parle pas de cette attente du responsable pour qu'il daigne apposer son indispensable paraphe sur le document. Quant à l'officialisation de ce fameux jour de réception, qui existe dans les traditions de l'administration (mercredi ou dimanche généralement), il est à craindre que l'exigence du ministre rejoigne son optimisme sur la fin de la bureaucratie, qui doit être alimenté par ces mensongers «tout va bien» que chaque responsable apprend à glisser dans ses rapports à l'intention de sa hiérarchie, d'un échelon à l'autre, jusqu'aux plus hautes sphères de l'Etat. Et il suffit de descendre de temps en temps pour voir que la belle réalité d'en haut est un cauchemar en bas. H. G.