Badiâa Amarni «C'est excellent, ils ont très bien joué», «le niveau des Verts est très haut», «le challenge est réussi», «Je suis agréablement surpris». C'est en ces termes que les supporters ont commenté le match historique de l'Algérie contre l'Allemagne disputé, avant-hier lundi, au stade Beira Rio à Porto Alegre. Un match qui rentrera dans l'histoire tout comme celui de 1982. Des larmes de joie, de fierté mais aussi de déception ont été versées par les fans qui auraient souhaité voir passer encore ce tour d'autant que les fennecs se sont démenés pour donner une leçon à ceux qui ont un jour douté d'elle et de ses capacités. Malgré le froid, le jeun, et la distance parcourue en 10 heures de temps depuis Comboriou jusqu'à Porto Alegre, en voyage de nuit de 2h à 11h du matin, les supporters des Verts venus d'Alger n'ont pas hésité à se rendre au stade voir ce match qui a beaucoup fait parler de lui. Et il continuera à faire parler de lui car il a surpris plus d'un vu le niveau des Verts qui est aujourd'hui reconnu de tous. Les Algériens avec une seule voix ont scandé la chanson fétiche : «One, Two, Three, Viva l'Algérie» reprise par les Brésiliens dont beaucoup si ce n'est tous sont venus appuyer les Verts. Les drapeaux algériens ont été brandis et les youyous des femmes algériennes ont déchiré le ciel Brésilien tellement que nombreux et nombreuses fans brésiliens nous ont demandé de leur apprendre à le faire. Et c'était chose faite ! Le souffle des nombreux fans a été suspendu pendant les 90 minutes de jeu et la fierté était lisible sur tous les visages quant à la prestation fournie par les co-équipiers de Madjid Bougherra. Une prestation qui a même déstabilisé l'équipe adverse qui ne s'attendait surement pas à un tel niveau. Qu'à cela ne tienne, les Guerriers du désert ont réussi à tenir et faire un match nul avant les prolongations. L'ambiance dans les tribunes les a surement aidés à se surpasser et à se dépenser de la sorte pour défendre les couleurs de l'Algérie que chacun porte dans son cœur malgré la distance. D'ailleurs, la générosité et la solidarité des Algériens ont encore été démontrées au stade. Les supporters n'ont pas seulement encouragé les Verts, mais se sont partagés gâteaux, biscuits, pain, dattes, lait et eau à la rupture du jeun qui est intervenu un peu plus d'une demi-heure après le début de la première mi-temps. Elle était extraordinaire cette chaleur humaine établie sous les yeux curieux de ceux qui ne savaient pas que pour les musulmans c'est le mois de Ramadhan (Jeun). Et même en grignotant ainsi les supporters n'ont pas omis de siffler, d'applaudir et de chanter pour les Verts qui ne les ont pas déçus par leur très belle prestation. Et c'en était une car le monde entier était resté admiratif devant le tableau magique qu'ont dessiné les poulains de Vahid Halilhodzic sur la pelouse du Beira Rio. Il faut dire que même le personnel du stade était solidaire avec les Algériens. Déjà avant d'y accéder certains scandaient avec les supporters «One, Two, Three, Viva l'Algérie». Ils ont même pris des photos souvenirs. La nourriture, auparavant interdite, était tolérée cette fois-ci en expliquant aux agents que c'est le Ramadhan et qu'il faut observer la rupture du jeun en plein jeu. C'était un très beau match à voir et ceux parmi les supporters qui n'avaient pas eu le courage de se rendre au stade à cause de la fatigue l'auront surement regretté car nombreux auraient aimé être à leur place. Qu'à cela ne tienne, les Fennecs, les Guerriers du désert, les poulains... ont honoré l'Algérie de la plus belle façon qu'il soit. Obrigado, merci les Verts ! B. A.