L'exploitation du gaz de schiste en Algérie interviendra, semble-t-il, plus tôt que prévu, à savoir en 2020. C'est Sonatrach qui l'affirme. Le groupe pétrolier public prévoit, en effet, d'entamer l'exploitation des importants gisements de gaz de schiste de l'Algérie à partir de 2020, avec une capacité de production de 30 milliards de m3 par an comme première phase, indique une dépêche de l'APS qui cite des sources auprès du groupe pétrolier. «Les tests réalisés, après fracturation, ont permis de relever que les débits obtenus restent comparables à ceux obtenus sur les gisements shale américains produisant commercialement», précise cette source. Elle ajoute que ces résultats, considérés «très encourageants», ont permis d'envisager rapidement le passage à la phase pilote dans la perspective de mettre ce potentiel en production à partir de 2020. Ces projections, estime le même responsable, ont été annoncées par le P-dg de Sonatrach, M. Abdelhamid Zerguine, début juillet lors d'une conférence internationale sur la sécurité de l'approvisionnement en gaz naturel dans la Méditerranée tenu à la Valette (Malte). Lors de cet événement, ajoute-t-on, Sonatrach a également annoncé qu'elle allait commencer l'exploitation avec une capacité de production d'environ 30 milliards de m3 par an comme première phase, soit l'équivalent de la consommation nationale actuellement, selon toujours les déclarations du P-dg de Sonatrach. L'Algérie, pour rappel, est classée à la troisième position en termes de réserves techniquement récupérables dans le monde après la Chine et les Etats-Unis. Elles sont estimées à 700 TCF (trillions de pieds cubes), selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Le pays compte ainsi sept importants bassins renfermant le gaz de schiste, selon une étude réalisée par le Département américain de l'énergie (DoE) en collaboration avec la firme américaine Advanced ressources international. Des accords de coopération avec de grands groupes pétroliers comme ENI, Anadarko, Talisman et Shell on été également signés en vue de mieux évaluer ce potentiel en hydrocarbures non conventionnels. Au début de l'année en cours, l'Algérie a autorisé des forages pilotes pour le schiste. Les projets de prospection et d'exploitation de ce gaz non conventionnel ont été soumis à la décision du Conseil des ministres. Toutefois, il convient de relever que cette décision a provoqué une levée de boucliers au sein de la société civile, les experts et l'opinion publique. Ce qui a contraint les pouvoirs publics, à leur tête le Premier ministre et le ministre de l'Energie, à intervenir pour rassurer la population et donner des explications sur les motivations de cette décision. Sellal avait même promis d'élargir le débat sur cette question en décidant d'organiser à Alger un colloque sur le gaz de schiste pour approfondir la réflexion sur la question. Il avait précisé que l'exploitation du gaz du schiste «est une question purement économique qui s'inscrit dans le cadre d'une politique énergétique mondiale» et l'Algérie détenait des compétences humaines nécessaires pour entamer les préparatifs pour passer à cette énergie dans les cinq à dix prochaines années à venir. S. B./APS