Après avoir annoncé le lancement de nouvelles explorations avant la fin 2014, le groupe Sonatrach prévoit d'entamer l'exploitation des importants gisements de gaz de schiste de l'Algérie à partir de 2020, avec une capacité de production de 30 milliards m3 par an comme première phase, a annoncé le groupe pétrolier. Ainsi, l'exploitation commencera dans six ans alors que la question du gaz de schiste n'arrête pas de provoquer moult réactions que ce soit en Algérie ou dans d'autres pays où la contestation a poussé les gouvernements à stopper des projets. Selon une source au groupe Sonatrach, dans une déclaration à l'APS, «les tests réalisés, après fracturation, ont permis de relever que les débits obtenus restent comparables à ceux obtenus sur les gisements américains produisant commercialement». Cette source a ajouté que ces résultats considérés de «très encourageants» ont permis d'envisager rapidement le passage à la phase pilote dans la perspective de mettre ce potentiel en production à partir de 2020. Elle signale que le PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a fait cette annonce début juillet lors d'une conférence internationale sur la sécurité de l'approvisionnement en gaz naturel dans la Méditerranée tenue à la Valette (Malte). Sonatrach a également annoncé lors de cette conférence qu'elle allait commencer l'exploitation avec une capacité de production d'environ 30 milliards m3 par an comme première phase, soit l'équivalent de la consommation nationale actuellement, ajoute la même source, citant le PDG de Sonatrach. Lors de la présentation du plan du gouvernement par le Premier ministre, début juin dernier, à l'APN, l'exploitation du gaz de schiste a suscité plusieurs questions des députés qui ont demandé au gouvernement des informations sur ce volet. Abdelmalek Sellal a assuré que «l'exploitation n'est pas pour demain», écartant de ce fait le lancement de tels projets dans les prochaines années. L'Algérie possède les troisièmes réserves techniquement récupérables au monde des shales gaz, estimées à 700 TCF (trillions de pieds cubes), selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Elle compte sept importants bassins renfermant le gaz de schiste, selon une étude réalisée par le Département américain de l'énergie (DoE) en collaboration avec la firme américaine Advanced Ressources International. Pour mieux évaluer ce potentiel en hydrocarbures non conventionnels, Sonatrach a signé des accords de coopération avec de grands groupes pétroliers comme ENI, Anadarko, Talisman et Shell. En 2014, l'Algérie a autorisé des forages pilotes pour le schiste mais a soumis les projets de prospection et d'exploitation de ce gaz non conventionnel à la décision du Conseil des ministres.