Nasser Hannachi La mobilisation est de taille. Les budgets étatiques alloués pour le compte du Ramadhan ont permis une assistance honorable à toutes les actions qui sont menées dans cette région. Bénévoles, aux côtés des services de l'action sociale et du Croissant-Rouge, viennent garantir une bonne prise en charge des personnes pauvres. Du moins la rupture du jeûne dans des conditions dignes est manifeste. Et à chaque fois, le Croissant-Rouge algérien (CRA) répond aux SOS des populations démunies avec ses moyens de bord. Fidèle à son action envers les nécessiteux à longueur d'année, et surtout en période de Ramadhan, le Croissant-Rouge algérien ne ménage aucun effort pour apporter un zest de bonheur aux familles démunies afin qu'elles puissent passer un tant soit peu un jeûne dans la dignité loin du stress du couffin vide. Et de l'appréhension de laisser ses membres de la famille «peinées» par l'absence des mets basics à la rupture du jeûne. Comme à l'accoutumée, le CRA a amorcé ses opérations de solidarité à la veille du mois sacré en ayant tracé un plan adéquat visant à répondre aux plus affectés et démunis. Les bienfaiteurs et donateurs sont les personnes qui apportent soutien à cette institution humanitaire dont le budget de fonctionnement n'est pas assez gourmand. Quoiqu'il en soit, armé de volonté et de bénévolat le CRA tente à chaque fois de persuader les opérateurs et autres commerçants de se fondre dans un seul but : celui de jeter un regard à autrui à travers des aides. «Nous œuvrons selon les moyens de bord, mais nous ne ménagerons aucun effort ou appui pour les personnes appauvries», souligne Bouhali Ayadh, cadre actif dans cet organisme. Pour ce mois de la Rahma, le CRA a procédé à l'ouverture de trois restaurants : la cantine de la poste au centre-ville est ainsi transformée en une grande meida du Ramadhan pour servir les passagers et les sans domiciles fixes. Tout comme l'école Saouli à Aïn Smara et l'école Bouzitouna à la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Deux établissements rompus à ce genre de solidarité depuis quelques années. Depuis le début du mois de Ramadhan, le Croissant-Rouge a servi 8 700 repas, et les réfugiés Maliens et Nigériens, en majorité des enfants (plus de 200), en bénéficient. «On a confectionné 3 000 couffins dont 1 000 dispensés par la direction de l'action sociale de Constantine par le truchement de la Sonatrach, avec en sus un million de dinars, lesquels sont distribués aux familles issues des douze communes», ajoutera notre interlocuteur qui estimera que la distribution s'est faite dans des conditions claires régies par des critères strictes, dont «le vrai besoin» et l'affiliation à une seule liste précédemment établie par les commissions du Croisant-Rouge en collaboration avec les services compétents (communes). «C'est la commission de notre organisme, avec l'aide des assistants sociaux, qui a dressé les listes finales des bénéficiaires. Sans bavure, tous les couffins ont été distribués à leurs destinataires dans les municipalités», éclaire M. Bouhali. La direction de wilaya du commerce et des prix (DCP), l'Union des boulangers et la Fédération des marchés de gros ont contribué à la constitution des repas servis, sans omettre des bienfaiteurs qui ont ouvert leurs propres espaces de restauration pour contribuer à ce noble geste de fraternité. Au même chapitre d'aide, la wilaya a mobilisé la somme de 15 milliards de centimes. Une bagatelle jugée à la hausse par rapport à l'année passée. La direction des affaires religieuses par son service de souboul el kheirat a presque atteint les 10 000 repas depuis le début du mois de jeûne. Comme elle a mis à la disposition des populations vulnérables (voyageurs, pauvres, SDF) pas moins d'une vingtaine d'espaces répartis dans les communes. En marge de ces actions de soutien officielles, quelques privés ont également ouvert leurs commerces pour conforter ce maillage de solidarité. «Ce sont les mêmes conditions d'exercice auxquelles doivent répondre les bienfaiteurs : hygiène et normes», souligne le service d'hygiène de wilaya. À quelques jours de la fin de Ramadhan, une autre opération de solidarité est en branle. Il s'agit des circoncisions. Pour cette année, le Croissant-Rouge, les associations sous quelque forme qu'elles soient ont été astreintes à déposer des listes des enfants concernés par cet acte chirurgical auprès des établissements sanitaires des municipalités afférentes. Contrairement aux années précédentes où la direction de la santé et de la population prenait en charge la confection et la répartition des listes. Du moins les mesures d'hygiènes et sanitaires seront au rendez-vous dans chaque espace, rassurent les services de la santé. À titre d'exemple le Croissant-Rouge s'apprête à assurer, sur une semaine, la circoncision à Aïn Smara de près de cinquante bambins à partir du 23 juillet. Le Ramadhan à Constantine n'a pas laissé des personnes sur leur faim : la solidarité est venue à bout de toute exclusion grâce aux bénévoles et bienfaiteurs. N. H.