Encore une fois, il y a eu beaucoup de mouvements sur le marché des transferts cet été. Malgré les avertissements des responsables du sport en Algérie (FAF et MS), avec la loi sur le plafonnement des salaires, les présidents de clubs continuent à user à tout va du chéquier aux gros chiffres dans le but d'avoir la meilleure équipe qui soit pour disputer la couronne de champions. À deux semaines du début de l'exercice 2014/2015, les «squad» sont déjà connus... ou presque. Tout le monde a tenté de faire le plein des caddies avant de passer à la caisse lors d'un souk estival très animé. Animé par des sommes exorbitantes, dans un championnat richement pauvre. On dépense sans regarder les comptes pour tenir en «respect» la vox populi. Une rue toujours aussi envahissante et dictant sa loi à l'heure des grandes décisions, ce qui explique pour beaucoup les grandes dérives qui gangrènent désormais le football national. Dont cette violence endémique de plus en plus difficile à contenir. Dans cette ambiance, désormais traditionnelle, la compétition va reprendre avec les favoris habituels. Des équipes qui jouent les premiers rôles depuis toujours et qui partagent un palmarès algérien qui ne connaît pas de clubs hégémoniques. N'empêche, l'USM Alger a laissé une grande impression en profitant de la baisse du régime de l'ES Sétif qui restait sur deux sacres en championnat. C'est fort logiquement que les Rouge et Noir se portent candidat à leur propre succession. Ils devront cependant faire avec la concurrence annoncée des autres cadors. À commencer par le rival éternel, le MC Alger, mais aussi la JS Kabylie et l'ES Sétif bien sûr où encore le MC El-Eulma qui reste sur une superbe saison. Mercato calme, mais problématique pour l'USMA Très actif quand il s'agissait de recrutement lors des deux précédentes saisons, le champion d'Algérie sortant a privilégié la «stabilité» cette saison. La direction et l'entraineur Hubert Velud ont opté pour la carte de la jeunesse. Outre la recrue Akim Orinel formé à l'Olympique Marseille, quelques joueurs issus de la catégorie des juniors ont été promus. Une sage décision sachant que beaucoup de ces jeunes ont fait leurs preuves l'an dernier en terminant champion d'Algérie comme leurs ainés. Les Abdellaoui, Benkhemassa et les autres ont pris part au stage qui s'est tenu en Turquie et donné beaucoup de satisfactions au staff technique à l'instar de Bourdim. L'équipe de Soustara n'a cessé de monter en puissance lors des deux dernières saisons où elle n'a jamais terminé l'exercice bredouille (Coupe d'Algérie et Coupe UAFA en 2013 et championnat en 2014). C'est donc le plus normalement du monde que le club d'Alger fera office de favori pour gagner le bouclier cette année. Par ailleurs, en prévision de l'important défi qui les attend avec la Ligue des Champions, les Usmistes ont renforcé leurs rangs avec deux joueurs de qualité. Youcef Belaïli et Rachid Nadji en l'occurrence qui ont une expérience considérable dans la compétition continentale outre leur potentiel indéniable qui ne pourrait qu'être bénéfique pour le team. Seul petit (peut-être sérieux) bémol, la direction rencontre des problèmes pour officialiser les contrats de ces deux éléments. En effet, ils sont bloqués par leurs anciens clubs (Espérance de Tunis pour Belaïli et l'ES Sétif pour Nadji). Une affaire délicate à régler avant le début de l'exercice. La participation des deux néo-unionistes au match de la Super Coupe face au Mouloudia semble de plus en plus compromise. Hémorragie d'effectif et recrutement massif Contrairement à la méthode du champion d'Algérie, les autres ténors de la «Ligue 1 Mobilis» sont très actifs sur le marché enregistrant l'arrivée de dizaines de joueurs. Le départ ou licenciement massif des joueurs implique forcément le renouvellement de l'effectif. Le CS Constantine qui a vécu une saison 2013/2014 cauchemardesque a vu la venue de pas moins de 16 nouvelles recrues. Pour sa part, l'ES Sétif a du combler l'«exode» de ses meilleurs éléments en faisant signer 10 nouveaux joueurs. L'effectif sétifien a perdu de nombreuses pièces maîtresses à l'instar des Gourmi, Nadji et Karaoui. On attend donc de voir le nouveau visage de l'équipe d'Aïn El-Fouara. Par ailleurs, le MC Alger aura une «nouvelle allure» après le «relooking» fait par Boualem Charef venu mettre un peu d'ordre et de sérieux dans la maison du Doyen et essayer de bonifier les gros moyens mis par la Sontrach qui finance le club. L'ancien entraîneur de l'USM El-Harrach a fait venir certains de ses protégés comme Sylla et Hendou. Les supporters des Vert et Rouge attendent donc de voir ce que la formation proposera pour cet exercice. Des attentes aussi du côté du CR Belouizdad. Les gars de Laâquiba avaient frôlé la relégation la saison dernière. Les fans s'attendent à une réaction d'une équipe composée de jeunes talents prometteurs venus renforcer le club à l'instar de Balegh (ex-ASM Oran) ou du jeune H'mimed Tafat formé au club. Ce qui est bien, c'est que la direction du Chabab a décidé de faire confiance à ses jeunes ne faisant pas de folies particulières si ce n'est le recrutement du portier Asselah Malik qui jouait pour la JSK. Quelles répercussions des dépenses sur le championnat Ces dernières années, les problèmes de trésorerie sont souvent revenus chez tous les clubs de l'élite dont les chairmen commenceront à crier famine à la mi-saison (voire le début de saison pour certains). Ces patrons font appellent à la générosité des autorités locales territorialement concernées et leurs fameuses subventions de l'Etat. Une aide qui les soutient à tenir la route, mais qui ne s'empêchent pas de faire des folies lors de la période des «achats» sans penser aux conséquences à long ou court termes. Une attitude qui tutoie l'irresponsabilité à une époque où l'argent circule mieux que le ballon. La gestion n'a jamais été ainsi, même dans les pays voisins. Tout devrait obéir à des règles, à des études pour un meilleur financement d'un club professionnel. Les noms n'ont jamais fait une équipe et l'argent n'a jamais fait gagner des trophées. Bien au contraire, c'est en gagnant des titres, des vrais, qu'on brasse l'argent. C'est une fois dans la court des grands (du continent) qu'on peut se permettre des folies pour se donner les moyens de faire face à un football d'un tout autre niveau. En tout cas, pas celui que pratique des unijambistes qui ne comptent même plus l'argent dans leurs comptes bancaires, mais qui en veulent toujours plus jusqu'à en devenir ivre. Pour ne rien arranger, les mouvements de grève pour «rejeter» la loi du plafonnement des salaires peuvent miner l'exercice. C'est le football qui prend un sérieux quand l'argent s'en mêle. M. T.