À en croire les dires du ministre de l'Habitat, de la Ville et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, jeudi dernier, lors d'une rencontre nationale d'évaluation de l'avancement des projets du secteur, ajoutés à d'autres déclarations d'autres responsables du même secteur et quelques vérifications sur le terrain, les actes se joignent aux promesses et l'espoir est enfin permis. Que ce soit pour les souscripteurs aux programmes Aadl et LPP que pour ceux qui attendent des logements sociaux, dans le cadre des programmes d'éradication de l'habitat précaire ou autre. Beaucoup de chiffres ont été donnés lors de cette rencontre mais, à la différence des rencontres précédentes, des témoignages de citoyens qui effectuent des visites dans les chantiers, à titre personnel, confirment quelque peu les assurances du ministre et de ses collaborateurs, à l'exemple des porte-paroles des souscripteurs au programme Aadl 2001-2002 qui affirment être eux même étonnés de voir monter les nouvelles bâtisses -toujours en cours de réalisation- en un temps record. «J'ai fait moi-même une tournée, seul, sans prévenir personne et, franchement, j'en suis ravi», confie l'un de leurs représentants. Pour en revenir aux chiffres et aux déclarations du ministre et de ses collaborateurs, jeudi dernier, il est à reprendre ceci qui concerne particulièrement la période du premier semestre 2014. Première donnée : 227 080 logements ont été lancés en travaux, durant cette période, cela au niveau national, portant le taux de lancement du programme 2010-2014 à 97%, soit un total de 2,15 millions d'unités. C'est assez important et assez satisfaisant si les chiffres sont vraiment crédibles. Le même bilan indique que 101 059 logements sociaux sont réalisés à 62% par des entreprises nationales et 38% par des entreprises étrangères. Durant cette même période, 157 050 logements ont été livrés dont 27 937 logements sociaux. Le total des logements livrés durant le quinquennat atteint les 916 000. Pour atteindre les 100% du quinquennat, il restera quelque 70 000 unités à lancer. Ce quinquennat, arrivé ainsi à sa fin, aura donc consommé, selon le ministre, une enveloppe financière de 1 469, 7 milliards de dinars. Des contraintes liées notamment au foncier et au manque d'entreprises de réalisations étaient à l'origine des retards enregistrés, indique le ministre. Pour ce faire, et pour parer à d'autres problèmes du genre, le ministre de l'Habitat, de la Ville et de l'Urbanisme, évoque une possible révision des textes législatifs en relation avec la procédure d'expropriation mais aussi le recours à de nouvelles entreprises de réalisations. A ce propos, il est annoncé l'agrément de quelques 3 912 nouvelles promotions immobilières, sur un ensemble de 5 488 demandes déposées durant ce premier semestre 2014. Selon le ministre, c'est un chiffre record. Sur le même registre, 83 sociétés algériennes et étrangères ont été présélectionnées dans le cadre de ce qui est appelé «short-list» d'entreprises ayant les capacités de réaliser les études et/ou les projets intégrés compris entre 400 et 2 000 logements, avec leurs équipements d'accompagnement. L'objectif est bien clair, c'est pour accélérer la cadence des travaux et livrer les logements promis dans les meilleurs délais. Les mêmes données précisent que cette liste comporte une trentaine d'entreprises pour les projets des wilayas du sud du pays (8 algériennes, 18 étrangères et 4 groupements en partenariat). L'autre part, la plus grande, est pour les wilayas du nord et des Hauts-Plateaux : 81 entreprises dont 46 étrangères. «Cette liste va soulager les wilayas qui trouvent des difficultés à lancer la réalisation de leurs projets d'habitat en raison du déficit en entreprises de réalisation au niveau local», a déclaré le ministre. Désormais, comme l'a souligné le ministre, il n'y a point de prétextes pour justifier un quelconque retard dans la conception, la réalisation et la réception des projets annoncés maintes fois aux Algériens, las de subir une crise de logement qui n'en finit pas. L'important dans le choix de ces nouvelles entreprises, c'est que les Opgi et l'Aadl pourraient, eux aussi, recourir à leurs services «via la formule gré à gré». Par ailleurs, en ce qui concerne les projets des nouvelles villes, le ministre a affirmé qu'il va soumettre leurs plans d'aménagement (master plans) au Conseil des ministres avant fin 2014. Une réunion internationale portant sur le sujet est annoncée pour l'année 2015 sous l'égide de l'ONU. K. M.