Le groupe terroriste islamiste Ansar al-Charia a échoué dans sa tentative de prise de contrôle de l'aéroport de Bnina, à la périphérie de Benghazi, dans l'est de la Libye, alors qu'une réunion informelle du nouveau Parlement devait se tenir durant la même journée d'hier à Tobrouk, ville frontalière avec l'Egypte, ont rapporté des médias locaux en ligne. Son attaque a été repoussée par l'armée libyenne, à coups de raids aériens, a précisé le journal en ligne Akhbar Libya. Cette attaque intervient moins d'une semaine après la brève victoire d'Ansar al-Charia à Benghazi contre l'armée libyenne qui avait momentanément perdu le contrôle de la plus importante base militaire dans cette ville. Les islamistes avaient réussi à pénétrer dans cette base militaire après plusieurs jours de combats contre les troupes d'élites et les miliciens fidèles à l'ancien général dissident, Khalifa Haftar, en guerre contre Ansar al-Charia dans l'est libyen depuis le 16 mai dernier. Des dizaines de soldats ont été tuées lors de ce face-à-face à l'arme lourde, a indiqué le Croissant-Rouge libyen. Ce qui a poussé deux mille personnes à sortir dans la rue de Benghazi pour manifester leur colère contre les islamistes et les milices, a rapporté Reuters. Les manifestants de Benghazi ont obligé les islamistes et les anciens rebelles anti-Kadhafi à quitter la ville, selon l'agence anglo-saxonne. «Vendredi, ni les troupes gouvernementales, ni celles, alliées, du général renégat Khalifa Haftar, ni les combattants du Conseil de la choura n'étaient visibles dans les rues de la capitale de Cyrénaïque. Des civils contrôlaient les check-points et réglaient la circulation», a rapporté Reuters. Mais à Tripoli, les combats autour de l'aéroport de Tripoli se sont poursuivis, provoquant un autre incendie dans un quatrième réservoir de carburant, touché par un tir de roquette, selon des témoins, repris par les médias présents sur place. Les pompiers libyens se battent seuls contre les feux qui ont ravagé trois réservoirs dans ce site de stockage de carburant, situé sur le chemin de l'aéroport. L'infrastructure portuaire est sous le contrôle des milices Zenten qui étaient à la tête de la rébellion armée contre l'ancien guide libyen Mouammar Kadhafi. Elles s'apprêtaient à remettre le contrôle de l'aéroport de Tripoli aux autorités de transition lorsque les terroristes islamistes ont lancé leur attaque sur ce site le 13 juillet dernier. Depuis, les combats ont fait plus d'une centaine de morts et plus d'un demi-millier de blessés. Trois avions au moins ont été sérieusement touchés par les tirs de roquettes. Les vols vers la Libye ont été suspendus, tout comme le survol de l'espace aérien libyen. Les représentations diplomatiques étrangères continuaient de fermer l'une après l'autre, en raison de la dégradation de la situation sécuritaire en Libye. Les ressortissants étrangers, qui travaillent dans plusieurs secteurs sensibles, comme l'industrie pétrolière, mais aussi dans la santé et autres activités économiques, ont quitté ce pays par voie maritime ou terrestre, en passant par la Tunisie. Le journal libyen, Al-raseefa Ikhbariya, a rapporté une information faisant état d'un éventuel arrêt général du travail dans le secteur des postes et des télécommunications à Tripoli, alors que le système de santé est, lui aussi, au bord de l'effondrement, avec le départ du personnel étranger, dont 13 000 infirmières philippines. Par ailleurs, l'arrivée à un accord pour un arrêt des violences, lors de la réunion de la nouvelle assemblée n'est pas garantie. Car, les politiques libyens ont vainement appelé les groupes armés à un cessez-le-feu immédiat. Iront-ils donc jusqu'à demander une intervention militaire internationale, à l'issue de la réunion de Tobrouk, considérée comme une tentative inutile de réconciliation inter-libyenne par les plus pessimistes des observateurs qui prédisent plutôt une partition de ce pays ? L. M.