Le commandant des forces spéciales de l'armée libyenne et les militaires de la base aérienne de Tobrouk ont décidé lundi de se rallier au général Khalifa Haftar, qui a lancé vendredi une offensive contre des milices islamistes dans l'est de la Libye. Nous sommes avec Haftar", a dit à Reuters le colonel Wanis Boukhamada, chef des forces spéciales, interrogé à Benghazi, la capitale de la Cyrénaïque. Les militaires de la base aérienne de Tobrouk, également dans l'Est, ont eux aussi annoncé qu'ils rejoignaient Haftar, un général à la retraite qui a été l'une des figures du soulèvement contre Mouammar Kadhafi en 2011. Les autorités libyennes ont par ailleurs prolongé la fermeture de l'aéroport de Benghazi jusqu'à dimanche prochain en raison des violences qui se déroulent dans la ville, a indiqué le directeur de l'aéroport. Des roquettes Grad sont tombées sur l'aéroport dans la nuit de dimanche à lundi. Dimanche, des fidèles du général Haftar ont fait irruption dans l'enceinte du Congrès général national (CGN, Parlement) à Tripoli et annoncé la suspension de ses travaux, en prétendant purger le pays de la présence des groupes islamistes armés. Depuis vendredi, plus de 70 personnes ont été tuées à Benghazi et deux à Tripoli. L'Arabie saoudite a annoncé lundi qu'elle avait fermé son ambassade et son consulat à Tripoli et évacué son personnel diplomatique en raison des violences qui se poursuivent en Libye, rapporte l'agence de presse SPA. "Tout le personnel diplomatique a quitté la capitale libyenne à bord d'un avion privé en raison de la situation sécuritaire", dit l'ambassadeur saoudien Mohammed Mahmoud al Ali dans un communiqué. La Turquie a également annoncé la fermeture temporaire de son consulat à Benghazi à la suite d'une "menace spécifique", a déclaré Tanju Bilgic, porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, sans entrer dans les détails. Le personnel n'a pas été évacué, précise-t-on. La Turquie est l'un des derniers pays à maintenir une présence diplomatique à Benghazi, où l'ambassadeur des Etats-Unis a été tué en septembre 2012 lors d'une attaque de la mission diplomatique par des miliciens islamistes. La compagnie énergétique algérienne Sonatrach a ordonné à la cinquantaine de ses employés travaillant en Libye de quitter ce pays pour des raisons de sécurité.