Le gouvernement de transition tunisien serait sur le point de décréter l'Etat d'urgence et déclarer la Tunisie en «état de guerre», face à la montée du terrorisme, à l'approche de la présidentielle, prévue pour octobre, alors que le porte-parole d'Ansar al-Charia, Seif-Eddine er-Rais, a avoué à la justice l'existence d'un plan terroriste visant la sécurité nationale du pays. Depuis quelques jours, le bouillonnement que connaît la Tunisie sur le plan sécuritaire a poussé le gouvernement à installer une cellule de crise qui est également chargée du suivi de la situation en Libye. Ainsi, cette cellule, présidée par le Premier ministre de transition, Mahdi Jomaa, étudie actuellement les mesures à prendre pour prévenir les attaques terroristes d'Ansar al-Charia et empêcher l'infiltration d'éventuels terroristes libyens, a rapporté la presse tunisienne, citant des sources proches du dossier, sous couvert d'anonymat. Les mêmes sources affirment que cette double-menace, interne et externe, pourrait conduire, non pas seulement à instaurer l'Etat d'urgence, mais elle poussera la Tunisie à se déclarer carrément en «état de guerre». Les autorités tunisiennes s'apprêteraient, à ce propos, à accueillir des délégations militaires algérienne, libyenne et égyptienne de haut rang pour une «meilleure coordination sécuritaire et un échange des informations» concernant ces groupes armés transfrontaliers, dont l'objectif est l'instauration d'un Califat en Afrique du Nord, selon les aveux du porte-parole de Ansar al-Charia, en guerre contre les autorités aussi bien en Tunisie qu'en Libye. Ces aveux confirment les informations relayées par la presse locale, sur la base des rapports des services de renseignements tunisiens et étrangers qui ont averti contre un vaste plan terroriste d'Ansar al-Charia, visant des positions stratégiques et vitales à travers tout le pays. Les terroristes de ce mouvement prévoient une série d'attentats contre les services de sécurité, les édifices publics et dans les aéroports et les lieux publics. L'assassinat et l'enlèvement des personnalités politiques, médiatiques et des hommes d'affaires sont aussi sur la liste des actions de ce mouvement, pris en chasse depuis des mois dans les régions frontalières avec l'Algérie, notamment dans le Mont Chaambi. Nombre de ses éléments ont été arrêtés ces derniers jours, en possession de documents subversifs ou en train de faire l'éloge de Daech qui sème depuis juin dernier la terreur en Irak et en Syrie. Des réseaux de soutien ont aussi été démantelés, sans compter les nombreuses associations dissoutes et les mosquées, sous contrôle des salafistes, qui ont été fermées. Par ailleurs, la Cellule de crise pourrait élargir sa structure à d'autres membres des services de sécurité et de l'armée qui auront pour mission le suivi de la situation sécuritaire. Si la Tunisie se déclare en état de guerre, cette cellule verra ses prérogatives renforcées, selon les informations fournies par des sources sécuritaires et gouvernementales à la presse tunisienne. Pour le moment, le gouvernement de Mahdi Jomaa a ordonné le renforcement des troupes armées à la frontière avec la Libye où la guerre civile, entre milices et groupes djihadistes, a semé le chaos total, provoquant un important flux de déplacés vers la Tunisie. Mais M. Jomaa a affirmé que son pays est dans l'incapacité d'accueillir tous ses réfugiés, appelant l'ONU à installer ses camps pour déplacés à la frontière, du côté libyen, tout en affichant sa disponibilité à apporter l'aide médicale et matérielle nécessaire, selon les moyens dont dispose Tunis. L. M. Infiltration de neuf terroristes algériens en Tunisie Neuf terroristes algériens ont été repérés par les troupes d'élites de l'armée tunisienne, dans les gouvernorats de Jendouba et du Kef, a rapporté une source sécuritaire, citée par l'Agence Tunis Afrique presse (TAP). Les mêmes sources ont précisé que ces terroristes ont été détectés sur les montagnes de Souk al-Jomaa, en partance pour Jendouba Nord «dans le but de soutenir leurs partisans installés sur les hauteurs et de planifier des attentats terroristes», a ajouté la TAP, sur son site Internet. Sept des neuf terroristes sont passés par le mont Chaambi, considéré comme le fief des groupes armés tunisiens affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique ou liés à Ansar al-Charia. Les deux autres se seraient introduits en Tunisie via la localité de Sekiet Sidi Youcef, a indiqué la TAP. L'armée tunisienne est en opération militaire depuis novembre 2013 dans les zones frontalières avec l'Algérie, suite à la multiplication des attaques contre ses casernes et les postes avancés, de la part des groupes terroristes qui se cachent toujours dans les montagnes. L. M.