Photo : Zoheïr Par Amirouche Yazid Les professionnels de l'immobilier se réuniront, aujourd'hui et demain à Alger, dans le cadre du séminaire international sur la gestion immobilière pour débattre de tous les facteurs liés, de manière directe ou indirecte, à la question de l'habitat. En plus de la participation algérienne, des experts issus d'autres pays viendront expliquer les politiques expérimentées à travers le monde, aussi bien celles ayant débouché sur des résultats positifs que celles avérées infructueuses. «La participation des experts étrangers à ce rendez-vous va aider l'Algérie à se doter des mécanismes à même de nous permettre l'amélioration de la gestion immobilière», a déclaré hier le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, lors d'une conférence de presse tenue au siège du ministère. Noureddine Moussa estime que «la gestion immobilière est complexe et exige un large débat. Dans la perspective d'améliorer la gestion de nos cités, l'Etat veut une grande implication des citoyens». Organisé en ateliers, le séminaire traitera de la législation, du financement de la gestion, de la copropriété et de la préservation du patrimoine. Par les chiffres, le ministre de l'Habitat, M. Moussa, a indiqué que l'Etat a consenti 300 milliards de DA entre 2005 et 2008 pour la rénovation de l'habitat, dont 100 milliards en 2007 et 120 milliards pour la seule année 2008. L'atelier de la préservation du patrimoine existant devrait susciter l'intérêt et la curiosité des séminaristes. Il suffit ainsi de savoir que 8% du parc immobilier national est dans un état précaire pour se rendre compte de la nécessité de trouver, dans des échéances très proches, une solution à cette situation. Les services du ministère recensent en effet 554 000 logements précaires. Le premier responsable du secteur pose néanmoins la problématique de la particularité de chaque bâtisse en attente de restauration. Noureddine Moussa dira à ce sujet que «chaque bâti demande un traitement spécifique, d'où la nécessité d'établir un diagnostic précis au terme de ce séminaire». Le ministre de l'Habitat a réitéré au passage l'importance du rendez-vous d'aujourd'hui en regrettant le fait que l'Algérie ne dispose pas d'instruments à même de favoriser une maîtrise de la question. «Vu son importance, le sujet mérite un traitement sérieux et approfondi. Et en Algérie, nous ne sommes qu'au stade des généralités. Dans d'autres pays, on y trouve des instituts de la gestion immobilière. C'est dire que le thème est complexe et qu'on doit codifier son fonctionnement.» Au sujet de la location, le ministre a souligné que 60% des locataires ne payent pas leur dû. Ce qui se répercute négativement sur le processus de l'entretien, dans la mesure, argumentera-t-il, où les recouvrements des loyers doivent servir à l'entretien des cités. Parmi les pays qui seront représentés à ce séminaire, on peut citer la France, les Emirats arabes unis, la Jordanie, le Maroc, les Etats-Unis, le Liban, le Qatar, la Belgique. A ces participants, il faudrait ajouter des représentants de l'UMA, de la Ligue arabe et de la Banque islamique de développement.