Le dernier séisme de Bologhine a révélé encore une fois l'épineuse problématique du logement en Algérie que les autorités, à charge du secteur, tentent de juguler, mais avec beaucoup de difficultés. En effet, malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics pour satisfaire les demandes d'accès au logement, des défaillances sont souvent enregistrées, ce qui entraîne le mécontentement des citoyens. À chaque fois qu'une liste de bénéficiaires est établie elle est contestée par les habitants de la commune concernée, et des recours sont effectués ce qui retarde les opérations d'attribution de logement. Parfois même des citoyens, lorsqu'ils se considèrent lésés, recourent à des émeutes pour exprimer leur colère. Cette situation est vécue un peu partout à travers les wilayas du pays. Les autorités concernées par le dossier du logement veillent au grain et font de leur mieux pour répondre aux besoins des citoyens. L'opération n'est pas de tout repos pour les commissions d'attribution de logements car à plusieurs reprises des citoyens nécessiteux ne bénéficient pas de logement tandis que d'autres, plus aisés, arrivent à y accéder avec une facilité déconcertante, ce qui provoque la colère de certains postulants. Parfois même, des familles relogées le sont dans un F3 avec des membres excédant parfois les 10. C'est le cas de nombreuses familles au niveau de la commune de Bologhine qui contestent le fait que la commune veut les reloger, après le séisme qui a frappé la région, dans des logements F3 avec de nombreux enfants mariés. C'est le cas de Khalti Fatma Zohra et de ses 5 garçons dont l'aîné Mohamed, marié a déjà déposé une demande de logement depuis l'année 2000 et aucune réponse à ce jour. Il va de même pour ses 4 autres frères. Mais peine perdue. «Nous faisons face à une grande injustice, comment voulez vous que nous 5 frères, nous puissions partager un même F3 avec nos femmes et nos enfants», nous lancent-ils. Les pouvoirs publics font de leur mieux pour reloger les familles, mais deux à trois et même quatre frères mariés avec leurs enfants et leurs parents dans le même logement, plus souvent des F3, relève de l'aberration. Pourtant, des enquêtes au préalable sont menées pour voir qui est dans le besoin et qui ne l'est pas, mais ce genre d'erreur est souvent commise ce qui a fait d'ailleurs couler beaucoup d'encre. Pourtant, le wali d'Alger n'a cessé de dire que l'Etat fait les efforts nécessaires pour reloger les citoyens et de demander à ces derniers de faire preuve de patience, mais voilà que le séisme de Bologhine a encore révélé toutes les difficultés qu'ont les APC à reloger les citoyens dans des conditions décentes. Il est peut-être temps de se pencher, en plus de la crise du logement, sur cette problématique de relogement de plusieurs frères dans un seul appartement. B. A.