Au même moment, à l'ONU trois pays européens préparent une résolution pour un cessez-le-feu. Une trentaine de Palestiniens, dont plusieurs enfants, ont été assassinés par les bombardements israéliens. Un mode opératoire d'une violence destructrice. Les neufs missiles n'ont laissé de l'immeuble dans ou près duquel se trouvaient les victimes qu'un cratère et un tas de ruines. Les deux responsables des Brigades Ezzedine al-Qassam, ainsi que Mohammed Barhoum, également dirigeant du bras armé du Hamas, ont été assassinés à Rafah. Une opération exécutée en coordination avec le renseignement israélien. Le porte-parole du Shin Beth, le renseignement intérieur israélien, parle d'ailleurs de ces assassinats comme d'une banale opération de police. Le lendemain, dix-huit hommes accusés d'avoir collaboré avec Israël ont été exécutés. Ces six exécutions de traitres ont eu lieu devant des centaines de fidèles qui sortaient de la prière hebdomadaire du vendredi. Les résistants assassinés étaient accusés par l'occupant de la capture d'un soldat en 2006 - libéré en 2011. L'un d'eux, Raëd al-Atar, était considéré comme le principal ingénieur du système ingénieux de tunnels pour faire communiquer Ghaza avec l'extérieur. Des milliers de palestiniens en colère ont accompagné les trois hommes lors de leur enterrement. «L'assassinat des dirigeants des Brigades Ezzedine al-Qassam est un crime qui ne brisera pas notre détermination, ni n'affaiblira notre résistance, mais dont Israël devra payer le prix», a averti Sami Abou Zouhri porte-parole de la résistance. Leur assassinat a suivi une autre opération de terrorisme d'Etat qui a visé mardi soir le responsable des Brigades al-Qassam, Mohammed Deif. Sa femme et leur enfant de sept mois, déchiquetés dans l'opération, ont été enterrés mercredi. Un autre enfant de Deif, Sara, 3 ans, a été retiré mort des décombres jeudi. Jouissant de l'impunité internationale Benyamin Netanyahu a martelé qu'Israël «poursuivrait ses opérations aussi longtemps que nécessaire». Mais selon un sondage d'une télévision privée israélienne, la confiance des Israéliens envers leur Premier ministre a fortement baissé. Depuis jeudi l'aviation israélienne a lancé «plus d'une dizaine de raids» contre la population de Ghaza. La résistance a répondu avec des roquettes. A l'ONU, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne préparent une nouvelle résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu immédiat et durable. Ce document prévoit la réouverture des frontières, ainsi que la levée des restrictions économiques et humanitaires dans l'enclave palestinienne afin d'engager un effort de reconstruction de grande ampleur. Cette initiative vise à obtenir le soutien unanime des 15 membres du Conseil de sécurité alors qu'une résolution proposée par la Jordanie a rencontré des résistances, notamment de la part des Etats-Unis. Des responsables de l'ONU ont pour leur part appelé à cesser le feu en soulignant que «les hostilités» compromettaient leur capacité à répondre aux besoins pressants des quelque 1,8 million d'habitants de l'enclave. Environ 435 000 Palestiniens ont été déplacés depuis la reprise des tueries. Les pourparlers rompus au Caire ne donnent pour l'heure aucun signe d'espoir. M. B./Agences