Malgré leur déploiement judicieux à travers toutes les communes et daïras, comme préconisé par la tutelle dans son programme national, les unités de dépistage et de suivi (UDS) en milieu scolaire sont un peu fragilisées par l'absence d'équipement ayant lien avec la prise en charge buccodentaire. Le fauteuil dentaire ne s'y trouve pas. Le ministère de l'Education et son homologue de la Santé devraient songer à en équiper les établissements afin de permettre aux enfants scolarisés d'être pris en charge sur place. La couverture sanitaire en milieu scolaire poursuit son élargissement aux régions qui en sont démunies. L'objectif tracé à l'échelle nationale par la tutelle, du moins jusqu'à la fin 2014, étant de couvrir toutes les zones notamment celles éparses. A Constantine par exemple, de nouvelles unités de dépistage et de suivi (UDS) ont été créées ces deux dernières années, surtout à la nouvelle ville Ali-Mendjeli, où la scolarisation bat son plein en raison des diverses opérations de relogement et la réalisation somme toute logique d'établissements scolaires. La wilaya en compte 43, dont 25 implantées dans les écoles du chef-lieu, selon le directeur de la santé et de la population, M. Assassi Azouz, soulignant que dans un premier temps, pour les communes qui n'en disposent pas, le élèves sont pris en charge dans des structures de soin de proximité. «Les pathologies les plus fréquentes sont l'ectopie et la baisse de l'acuité visuelle. Chaque cas est signalé dans une fiche qui accompagnera l'élève orienté vers une structure sanitaire spécialisée», a-t-il souligné. Concernant les affections buccodentaires, notre interlocuteur mettra en relief l'absence de fauteuil dentaire au niveau des unités. «C'est pratiquement le seul handicap qui prévaut dans les UDS. Le manque d'équipement. La prise en charge aurait été plus efficace et instantanée si les fauteuils dentaires étaient installés dans les unités de dépistages offrant des espaces appropriés. Les élèves sont traités sur place et ils n'ont pas à sacrifier du temps dans des policliniques qui leur consacrent le lundi après-midi.» Ainsi, le ministère de l'Education devrait se pencher sur cette problématique car les dentistes, dans ce milieu dépistent et orientent, sans traiter à fond. Il faut savoir que chaque UDS, à travers ses consultations systématiques dans les trois paliers, examinent près de 5 000 élèves. Tout dépend de la densité scolaire de chaque zone. A ce sujet, les visites se tiennent au démarrage du cursus avec une priorité pour les classes dites cibles, c'est-à-dire d'examens. Ensuite, ce sont les autres catégories qui passent sous la loupe des médecins de la santé scolaire. L'unité dispose des moyens jugés nécessaires (malgré le manque en équipement précité) et d'un staff médical approprié pour ausculter et orienter d'éventuels élèves affectés vers des centres spécialisés. «Dentiste, ophtalmologiste, psychologue veillent à la santé des scolarisés», nous dira le DSP. «Si une affection est détectée et que les soins de base ne peuvent la guérir, une lettre d'orientation accompagnera l'élève chez un spécialiste», a-t-il expliqué. Le travail des unités s'élargit à des campagnes de sensibilisation et de prévention contre des maladies contagieuses, au brossage des dents avec une invitation à l'activité sportive. En clair, les UDS, ou la médecine scolaire, visent un double objectif envers l'enfant et l'adolescent. C'est à dire lui procurer une environnement sain puisé dans la prévention et la prise en charge et ce pour lui permettre un cursus adéquat sans altération physique ou mental. Tout cet arsenal médical peine cependant à satisfaire l'ensemble des enfants présentant une affection requérant une thérapie urgente et en continu. Si la carie dentaire constitue le casse-tête parmi les affections décelées, d'autres maladies buccodentaires appellent un entretien accru .L'appareil dentaire est souvent le grand absent dans les centres spécialisés. Découragés, certains parents perplexes, sacrifient malgré eux la correction de la dentition de leurs enfants. «On ne peut pas se permettre ce dispositif médical dans les cabinets privés. Nous n'en avons pas les moyens», témoigne un père. Il est à souligner que les UDS assurent des campagnes vaccinales de rattrapage. N. H.