De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Malgré leur bonne répartition à travers les communes de la wilaya, ces unités qui veillent à la santé des élèves ne peuvent tout assurer en matière de soins. Elles dépistent, orientent les élèves vers des centres de suivi, selon la pathologie décelée. Toutefois, le relais dans la prise en charge semble constituer le talon d'Achille dans la santé scolaire. Le pivot demeure timide et requiert tant de moyens. «Les unités de dépistage et de suivi entameront leurs premières visites dans les établissements scolaires une fois que la direction de l'éducation aura clos les listes des élèves», a-t-on appris auprès de la DSP. Toutes les classes sont d'emblée concernées par la visite médicale, contrairement aux années précédentes où l'on débutait par les catégories d'examens (6ème, BEF et baccalauréat) avant d'élargir les visites à l'ensemble des élèves. La wilaya de Constantine compte 45 UDS, dont 25 au chef-lieu. Les communes de Hamma Bouziane et du Khroub comptent 8 unités chacune. Toutes ces aires de dépistage sont implantées au niveau des écoles, à l'exception de quelques municipalités, comme pour Didouche Mourad, qui ne disposent pas d'espace et recourent aux structures de soins pour y effectuer les consultations d'élèves. Le taux de couverture de la santé scolaire à Constantine demeure appréciable, selon la chargée du programme au niveau de la DSP, en tout cas, pour tout ce qui se rapporte aux examens préliminaires. «Chaque UDS est dotée de médecins, de techniciens et de dentistes», avancent les responsables qui révèlent que le manque réside notamment dans la spécialité de psychologues. Par ailleurs, la nouveauté ces deux dernières années par les pouvoirs locaux est relative à la dotation «spacieuse» des UDS en fauteuils dentaires. C'est par zone que cette option devra s'opérer. La ville de Constantine est sur le point d'en munir trois unités, ce qui allègera le flux des élèves sur le centre spécialisé d'El Kantara. Ce dernier, dont la rénovation est en phase finale, sera destiné uniquement à la chirurgie dentaire scolaire. A ce propos, nous dira le docteur Arab, directeur des établissements de la santé publique, rive Mentouri, «la structure a bénéficié de 10 fauteuils. Elle est régie par 9 spécialistes et 8 chirurgiens dentistes». Dans un autre chapitre, notre interlocuteur abordera la dentition des élèves et évoquera les différentes pathologies qu'on encontre. «On dénombre beaucoup de malformations qui nécessitent une prise en charge jusqu'à l'âge adulte, sans omettre les caries dentaires contre lesquelles la tutelle avait entrepris des mesures», dira-t-il. Toutefois, le manque d'appareils dentaires constitue un réel problème pour ce centre spécialisé. «On agit selon le budget qui nous est alloué», a-t-il ajouté. Cette situation pousse les parents à s'adresser aux chirurgiens dentistes privés. Mais cette solution n'est pas à la portée de tous. Et pour cause, l'appareil dentaire est cédé à un prix exorbitant : 50 000 dinars et les fournisseurs de ce produit se comptent sur les doigts. Pour apporter des solutions à cette situation pénible, une stratégie sera prochainement appliquée. «Il s'agit de recenser tous les élèves scolarisés nécessitant ce support pour établir une liste exhaustive des besoins.» Là aussi, il est impératif pour les pouvoirs publics de mettre les moyens sous peine de sacrifier beaucoup de dentitions. Parmi les autres maladies décelées en milieu scolaire, on citera l'acuité visuelle, le diabète, le strabisme… «Les UDS établissent le diagnostic. Une fois celui-ci approuvé, l'élève sera orienté vers un établissement de santé public ou le CHU si la pathologie nécessite des soins spécialisés», explique un médecin-chef au niveau de la direction de la santé.Sur un autre registre, concernant les opérations de contrôle d'hygiène et de salubrité dans les structures, elles ont débuté quelques jours avant la rentrée scolaire. Elles sont assurées par les SEMEP de la circonscription. «On n'a enregistré aucune anomalie se référant à la qualité de l'eau après le prélèvement», explique-t-on à la direction de la santé. Les inspections se poursuivent pour assurer une meilleure hygiène dans les sanitaires scolaires. En cas d'insalubrité signalée, les chefs d'établissement seront sommés d'intervenir sur-le-champ sans quoi des rapports seront adressés à la tutelle locale pour prendre les mesures qui s'imposent. En somme, à Constantine, on ne badine pas avec la santé scolaire, mais force est de constater que le secteur devrait bénéficier d'autant de moyens pour permettre aux élèves malades de se soigner et de suivre leur cursus sans contrainte. Dans le cas contraire, les UDS dépistent et orientent, en vain.