Les biotechnologies au service des éleveurs. C'est sous ce signe que le Centre national d'insémination artificielle et d'amélioration génétique (CNIAAG) a tenu à participer au 20ème congrès national vétérinaires organisé mercredi et jeudi derniers à Alger. Ce centre, qui existe depuis plus de 20 ans, ambitionne de booster l'élevage en Algérie par l'insémination artificielle et la nouvelle technique du transfert de l'embryon. En effet, sur les 300 000 bovins laitiers recensés en Algérie, plus de la moitié, soit 160 000, ont bénéficié de la généralisation de l'insémination artificielle, indique le Dr Meghni, directeur du CNIAAG. Implanté à Birtouta, ce centre croit dur comme fer qu'il est à même d'assurer une autosuffisance en matière de production laitière. En vérité, l'insémination dite artificielle reste l'outil le plus puissant en matière d'amélioration génétique. Mais aussi pour l'éradication des maladies, plus particulièrement, les maladies sexuellement transmissibles (MST). La semence produite au niveau du CNIAAG est la résultante d'un long processus de sélection. Les taureaux reproducteurs subissent des tests très pointus pendant une période de 7 années. Leurs performances sont continuellement améliorées. Les animaux présentant des facteurs «détériorateurs» seront transférés aux abattoirs. Il n'y a de place que pour les reproducteurs «améliorateurs», nous a-t-on expliqué. En plus, avec cette technique, il est tout à fait possible d'améliorer la moyenne de production de la vache en Algérie qui demeure à hauteur de 15 litres par jour, alors que la moyenne internationale varie entre 35 et 45 litres par jour. Dans ce contexte, le CNIAAG vise aussi à inséminer artificiellement 80% du cheptel bovin d'ici à 2014. Aussi, il compte développer le transfert des embryons, nous a confié à ce propos le Dr Meghni en marge des travaux du XXème congrès des vétérinaires. Cette technique consiste à repérer une vache répondant à de très hauts critères de qualité qui peut recevoir des hormones donnant lieu à une ovulation multiple. Ces ovules sont ensuite transférés à des vaches de souche «inférieure» dans le but de leur faire produire de meilleurs veaux. Ce procédé constitue un des moyens les plus rapides pour améliorer le potentiel génétique de production du troupeau. Pour mettre en œuvre son plan d'action, le CNIAAG et ses 400 vétérinaires associés envisagent de lancer prochainement des campagnes de sensibilisation au profit des éleveurs dans le but de les interpeller sur l'importance stratégique des nouvelles techniques d'amélioration génétique. D'autant plus que pas moins «de 100 000 unités d'élevage seront créées durant l'échéance allant de 2009 à 2014», a expliqué encore le Dr Meghni. Il a signalé en outre que les besoins de l'Algérie en lait sont estimés à plus de 3,7 milliards de litres par an. La production locale couvre les deux tiers et le reste, environ 1 milliard de litres, est importé. Selon des chiffres officiels, la facture annuelle d'importation de la poudre de lait est de l'ordre de 600 millions de dollars. Cette facture dépasse largement les 800 millions de dollars si on inclut les produits laitiers et les autres dérivés. L'objectif que s'est assigné le CNIAAG est de réduire conséquemment cette facture. Réussira-t-il à relever ce défi ? Seul l'avenir nous le dira.