Atteindre le seuil de la sécurité alimentaire constitue un défi majeur pour le pays. Les chiffres sont édifiants. «L'Algérie importe, chaque année, 700 à 800 millions de dollars de lait et de produits laitiers», a déclaré hier Rachid Bouguedour au XXe congrès des vétérinaires. Organisé par la Société algérienne de médecine vétérinaire (Samv), ce congrès a été ouvert, hier à 10h00, à l'hôtel El Aurassi. Le thème principal de ce rendez-vous portait sur le «rôle du vétérinaire dans les productions animales et sa place dans le renouveau de l'économie des élevages». Ce choix répond au souci des organisateurs de participer à la réussite du plan de renouveau agricole mis en place par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. A ce sujet, le Dr Amine Khodja affirme: «Atteindre le seuil de la sécurité alimentaire constitue le défi majeur pour nous. C'est dans cette optique que nous devons travailler pour le développement de la production laitière. Cela dit, le renouveau de l'élevage et l'adaptation du vétérinaire aux exigences de ce projet constituent la condition sine qua non de sa réussite.» Même son de cloche chez le Dr Bouguedour qui confirme: «L'élevage pèse 50% du PIB agricole national annuel.» Le vétérinaire est un acteur qui intervient sur le double plan sanitaire et économique tel que défini par le Dr Laggoun, vice-présidente de Samv, qui explique: «Le vétérinaire est un acteur incontournable dans toute entreprise visant l'amélioration du produit agricole animal et l'élaboration de conditions sécuritaires nécessaires à son écoulement. Cet acteur principal de notre quotidien intervient sur le double plan économique et sanitaire.» Concernant les techniques d'amélioration et de multiplication du cheptel, le Dr Meghni, directeur général du Centre national d'insémination artificielle et d'amélioration génétique (Cniaag). indique: «Plus de 100.000 unités d'élevage seront créées durant l'échéance allant de 2009 à 2014». Selon lui «la technique de l'insémination artificielle touche, actuellement, 50% du cheptel bovin, avec un niveau de réussite supérieur à 60%. Nous ambitionnons de généraliser cette technique et d'atteindre des niveaux de réussite allant de 80% à 90%». L‘introduction, en Algérie, de nouvelles techniques d'emélioration génétique, tel le transfert d'ambryons, fait partie des objectifs du Cniaag. D'autre part, les congressistes se sont assigné la mission de promouvoir la notion du «vétérinaire conseil». En plus de son rôle sanitaire, ce dernier aura pour mission de sensibiliser les éleveurs quant à la nécessité de se soumettre aux nouvelles techniques d'élevage et de contrôle du cheptel, à l'instar du contrôle zootechnique. Par ailleurs, le Dr Rachid Bouguedour a tenu à préciser: «L'administration n'est pas contre le code de déontologie de la profession de vétérinaire. Depuis 2006 nous n'avons reçu aucun document dans ce sens. Il est vrai qu'auparavant, nous avions reçu une proposition de texte. Seulement, celle-ci doit être améliorée. La balle est dans le camp des vétérinaires». Cette déclaration est interprétée comme étant une réponse aux sollicitations de la Commission nationale provisoire de l'Ordre des médecins vétérinaires qui ambitionne de mettre en place «un Conseil de l'Ordre et un Code de déontologie qui concerneraient tous les vétérinaires algériens». Placé sous le haut patronage du Dr Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, le XXe congrès national vétérinaire a clos ses travaux aujourd'hui.