C'est à partir du mois d'avril 2015 que reprendra la pêche au corail, dont l'activité est suspendue depuis 14 longues années suite au braconnage outrancier que cette ressource a connu et qui a failli l'exterminer. Même avec sa fermeture à la pêche, cette ressource a continué à subir le même sort. Fort heureusement, cette activité illicite n'était pas à grande échelle. Aujourd'hui, la réouverture de la pêche au corail est remise sur le tapis après que le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques ait renforcé le cadre législatif qui permet de mieux lutter contre le braconnage. Les pêcheurs ont reçu cette nouvelle avec beaucoup de satisfaction, d'autant que cette pêche sera pratiquée par les Algériens et non plus par les étrangers comme c'était le cas auparavant. Dès le début de l'année prochaine donc, un appel aux candidatures pour deux concessions de pêche au corail par voie d'adjudication sera lancé après la publication des textes législatifs relatifs à cette activité. Les deux concessions seront choisies parmi une trentaine de zones de pêche réparties sur l'ensemble du littoral, dont 15 sont situées à l'ouest du pays et 15 à l'est, et ce par un arrêté ministériel qui permettra au wali concerné de lancer l'opération d'adjudication. Le nombre de concessionnaires est limité à 30 par zone, a indiqué cette semaine le directeur de la règlementation au ministère de la Pêche, M. Rachid Chettouh, qui ajoutera que les concernés seront dans l'obligation de respecter le quota de corail autorisé à la pêche, qui ne doit pas dépasser les 300 quintaux annuellement par concessionnaire. Pour permettre la préservation de cette ressource naturelle, assurer son exploitation durable et garantir sa valorisation optimale, son exploitation se fera selon un système d'alternance, qui prévoit l'ouverture d'une concession dans une seule zone parmi les 15 zones de pêche de l'est du pays et une autre parmi les 15 zones de l'ouest pour une durée maximale de cinq ans, avant de les fermer pour permettre aux ressources de se régénérer. De cette façon, chaque zone ne sera exploitée qu'une fois en 75 ans, avait expliqué M. Chettouh. Pour rappel, cette décision de gérer et d'exploiter le corail par alternance a été décidée sur la base d'une étude scientifique remise au ministère en 2009 et qui estime le potentiel algérien en matière de corail rouge à près de la moitié des réserves mondiales. En prévision de la reprise de cette activité, il sera procédé à l'installation de l'Agence nationale de développement durable de la pêche et de l'aquaculture, qui sera chargée du contrôle de cette activité et des équipements utilisés ainsi que du suivi de l'évolution de la ressource. Pêche au corail exclusive par les Algériens L'organisation de cette activité permettra le renforcement de la surveillance à distance des activités des navires corailleurs, d'introduire des sanctions spécifiques au corail en fonction du degré des infractions liées à sa pêche et à sa commercialisation. Le décret exécutif fixant les conditions et les modalités d'exercice de cette pêche, qui sera promulgué prochainement, permettra de préserver cette ressource puisque le cahier des charges exige des concessionnaires d'employer des plongeurs professionnels brevetés, la profondeur bathymétrique autorisée pour la cueillette du corail étant de 50 à 110 mètres. La reprise de cette activité donnera l'occasion aux professionnels et compétences algériennes de montrer leur savoir-faire dans ce domaine. Longtemps pêchée par les étrangers, cette ressource le sera dorénavant par les Algériens, puisque les concessions des zones de pêche leur sont réservées exclusivement. Même les plongeurs auxquels il sera fait appel pour cette pêche seront Algériens. Pour les besoins en la matière, un centre national de plongée professionnelle a été inauguré à El-Kala par le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi. Il a pour but de satisfaire la demande des exploitants concessionnaires en matière de plongeurs qualifiés spécialisés en pêche au corail. Il accueillera, dans un premier temps, une quarantaine de plongeurs amateurs qui pourront perfectionner leur savoir-faire et mieux maîtriser les techniques de plongée. Encadré par trois moniteurs professionnels et deux assistants, ce nouveau centre dispensera des stages d'une durée de deux à trois mois, sanctionnés par des diplômes. Doté de l'ensemble des équipements nécessaires ce centre, qui a coûté 30 millions de dinars, est appelé à répondre à une forte demande boostée par la reprise de l'activité de pêche au corail dans moins de quatre mois. De plus, la reprise de la pêche au corail permettra la création de postes d'emploi. Selon le nouveau dispositif il est fait obligation aux concessionnaires de transformer cette ressource, puisque l'exportation du corail algérien à l'état brut est interdite. Selon la nouvelle loi, le corail ne peut être exporté qu'à l'état fini, soit travaillé et transformé en forme de boule, de baril, de pépite, de cabochon ou bien façonné et sculpté. B. A./APS